Véhesse

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samedi 26 octobre 2002

Obscène

Je mets en ligne un billet de Rémi Pellet, parce que:
1/ je pense qu'il ne m'en voudra pas ;
2/ ce message m'a beaucoup vexé, c'est-à-cause de lui que j'ai longtemps pensé que Rémi me méprisait.

J’ai choisi de ne plus m’exprimer sur ce site depuis que RC a considéré que je l’y avais plus agressé que ne l’avaient fait ses procureurs au cours de l’affaire « Campagne de France ». Mais la lecture des messages que je trouve ici après plusieurs mois d’absence m’accable à ce point que je ne peux m’empêcher de réagir, sachant que je m’en voudrai pour cela demain. Pourquoi réagir ? Sans doute parce que j’ai de la peine.
Rien ne distingue plus le site de la Société de celui d’une secte et pour le dire en peu de mots, je trouve parfaitement obscène la glossolalie des thuriféraires hallucinés qui se manifestent désormais sur ce site. L’objet de tous les échanges qui peuvent s’y lire est de montrer et de vérifier que l’on pense et parle en « r-camusien », contre le reste du monde. On trouve ainsi sur un mode involontairement parodique, la reprise de tous les thèmes et opinions répétés déjà mille fois par RC. Or, ce psittacisme de zélotes s’exprime au nom de la défense du « feuilletage » du sens et d’une morale du doute radical !
Et les références et le style… Tout est affecté. On dirait de jeunes gens atteints d’une étrange maladie qui les pousserait à se comporter comme de très vieilles dames, frottées de culture classique et saoules de tisane tiède. On croit rêver.
Cela me fait penser à d’aucun(e)s qui avaient dit toute leur vie « bon appétit » à tous les repas, avant d’apprendre par RC que c’était très mal et qui depuis se mordent aux sangs et au premier plat pour ne pas fauter. Je comprends que RC déteste Molière : les précieuses ridicules (plus que les femmes savantes, chère MTL), sont désormais ses affidées.
Notez, vous êtes parfois touchants. Notamment quand l’une ou l’un apprend aux autres à lire l’Oeuvre. Là ça vaut vraiment son paquet de cacahouète.
Par ailleurs, j’admire votre grande culture. Mais vous en faites là encore un usage obscène, en défense toujours des valeurs consacrées : pour la musique classique (dite « musique », tout court, en langage r-camusien), contre le Jazz et la « variété » ; contre Mozart, pour Ligeti, etc… En résumé, contre tout ce qui est « populaire » et pour tout ce qui est érudit. Et bien sûr que vous avez raison, mille fois (mais comme des milliers d’autres aussi), contre les débiles qui mettent sur le même plan la « culture BD » (ou Baschung !!!!... Pauvre "Monde" !) et l’étude du grec ancien. Mais, mon Dieu, que c’est facile, que c’est facile… et que c’est donc bête d’avoir trop (italiques) raison, comme vous diriez….
Et puisque vous n’êtes qu’entre vous, que vous ne discutez qu’avec vos semblables, vos « mêmes », qu’avez-vous besoin de vous entre-flagorner avec cet esprit « critique » qui vous pousse à avoir les mêmes idées sur les mêmes sujets ? Et dire que vous le faites en plus au nom du refus de l’idéologie « soi-mêmiste » ! Vraiment c’est grotesque.
Et l'absence de contradicteur sur ce site, "cela ne vous interpelle pas quelque part" ?...
Quelque chose me dit d’ailleurs que vous n’écrivez pas pour être lus par vos semblables, mais sous l’instance du Maître, dont vous attendez les signes et auxquels s’adressent vos simagrées. Et quels silences de mort sur RC « politique »… Là manifestement vous flottez. Sauf Steevy, lesté de ses plaques chauffantes et de son humour Gotlieb.
Mais bon.
Rémi Pellet qui va au sauna.

jeudi 3 octobre 2002

Roman Roi, rêve d'enfant

CARTES

Enfant, je passais des heures à tracer des cartes de pays imaginaires, d'une folle complication. Tel Etat par exemple était divisé entre catholiques et protestants. Mais les régions protestantes n'étaient pas d'un seul tenant, et surtout, elles recelaient toujours en leur sein des provinces catholiques, lesquelles comptaient plusieurs enclaves protestantes, qui à leur tour, etc. (un raffinement particulièrement jouissif était que le fief le plus enclavé fût le fief familial du souverain (d'où il arrivait qu'il tentât de gouverner)).

Dans le même pays se parlaient au moins deux ou trois langues, mais les frontières linguistiques, bien que tout à fait aussi retorses, sinon davantage, que les frontières religieuses, ne coïncidaient en rien avec elles. A tout cela se greffaient des problèmes dynastiques inextricables.

Cette situation aboutissant régulièrement à de furieuses guerres civiles, tout en renversements d'alliance (selon qu'un facteur de regroupement en remplaçait un autre), mes cartes devaient encore faire état de fronts multiples, éternellement changeants. L'homme providentiel survenait au moment où sur la feuille de papier ne pouvait plus être introduit le moindre pointillé.

Buena Vista Park, (1980), p 61

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