Message en forme de cours de morale à la suite de messages dorrectifs omnipréents sur le forum de la SLRC.

"En particulier, après un conditionnel présent, , l'imparfait du subjonctif peut-être remplacé par le présent de ce même mode : Je voudrais qu'il vînt, ou qu'il vienne (Littré). Je lis : "Il vaudrait mieux que je m'éloignasse". L'action du premier verbe reste au présent malgré le temps du premier verbe. Il faut : que je m'éloigne. (A. Gide), Journal"

Bon, je préfère recopier des passages de Renaud Camus que de grammaires françaises.

L'usage du subjonctif imparfait, tombé en désuétude, devient de ce fait un acte gratuit, un plaisir secret ou partagé. En aucun cas il ne peut devenir une arme, à moins de prendre le risque d'évoquer certaines scènes du film Ridicule, où le moins ridicule n'est pas toujours celui qui a raison. L'usage du subjonctif imparfait s'apparente aujourd'hui au port d'un chapeau ou de bas couture (pour faire rêver Half (ne boudez pas, Laurent, je n'étais pas fâchée, vous savez, juste amusée que vous pensassiez faire de la provocation à si bon compte)), un usage élégant, désuet, un peu hors du temps, qu'il convient d'adapter aux circonstances.

Il s'agit donc d'utiliser le juste niveau de langage. Car si Renaud Camus déplore que l'on s'adresse à sa grand-mère comme à ses potes, cela ne signifie-t-il pas qu'il doit exister une différence entre la façon dont on s'adresse à ses potes et celle dont on s'adresse à sa grand-mère? Faut-il considérer que le style utilisé dans des messages sur un site électronique, où les fautes de frappes côtoient les impropriétés, voire les erreurs grossières, doit s'apparenter à celui utilisé dans les meilleures copies d'agrégation?

La forme, surtout ici, entre nous, est un jeu, dans tous les sens du terme. (Si j'ai relevé dernièrement "au temps pour moi", c'était avant tout parce que l'ancienne discussion sur le site m'avait fascinée, dans ce qu'elle décelait des profondeurs de la langue). La courtoisie me semble primer la forme. La forme sans la courtoisie manque son objet.

La virulence (la violence) de Fanny Seguin me dérange. Ce n'est pas une raison pour ne pas chercher à évaluer si ses arguments sont recevables ou pas. En l'attaquant (je pense que le mot est approprié) sur la forme, vous ne contribuez pas à la réflexion. Vous déportez le problème : en choquant certains lecteurs du site par vos leçons de grammaire répétées, vous ne permettez pas une vision juste de vos arguments.

Nous y perdons tous. (Et pardonnez-moi ce message donneur de leçon, qui lui-même réitère les défauts qu'il veut dénoncer. Je ne recommencerai plus, promis.)



Suite à ce message, RC utilisa pour la première fois la forme Véhesse, après avoir utilisé VS et Véesse.