très schématique, sans reprendre le plan et les articulations proposés (toujours ce pb de transcrire des exposés qui ne sont pas en accès libre). Je ne reprends pas tout les points d'une conférence de Joseph Maïli, mais simplement ce que j'ai noté et ne voudrais pas oublier. Je mets la bibliographie au début, car c'est peut-être le plus utile.

Bibliographie

Joseph Maïli, Daniel Lindenbergh, Le conflit israëlo-palestinien, Desclée de Brouwer, 2001
Mohammed Arkoun, De Manhattan à Bagdad. Par-delà du bien et de mal, Desclée de Brouwer, 2003
Pierre Hassner, Gilles Andreani, Justifier la guerre. De l'humanitaire au contre-terrorisme, Presses de Sciences-Po, 2005
Pierre Hassner, La violence et la paix, Points Seuil, 2 volumes 2000 et 2006


Quels constats ?

Les deux formes de la circulation des personnes : le tourisme et le terrorisme

Plus de la moitié de la population mondiale dans quatre pays : BRIC : Brésil, Russie, Inde, Chine = 3,6 milliards d'habitants.
70% de la population dans dix pays.

D'où vient la violence aujourd'hui?
La plupart des conflits actuels sont des conflits internes, et non des conflits entre Etats. La violence vient de la faiblesse des Etats, et non de leur force.
Beaucoup d'Etats n'avaient pas la vocation à devenir des Etats => les Etats éclatent.
Difficile à comprendre pour les Français car la France est le plus vieil Etat du monde. Dans beaucoup de nouveaux Etats, la tribu, la famille, etc, comptent davantage que l'Etat. Il n'y a pas de sens de la citoyenneté. =>patrimonialisme des dirigeants: ce qui appartient à l'Etat m'appartient.

La Somalie: 180 clans.
Irak: sunnites, chiites, kurdes.
Yougoslavie: serbes, croates, bosniaques. C'est la même langue, la même musique, la même cuisine. La seule chose qui diffère: la religion => c'est une guerre de religion? Non, car ce n'est pas une guerre de conversion.
Les guerres communautaires sont encore plus terribles que les guerres idéologiques, elles ne cherchent pas à convaincre, mais à détruire.

1994 Rwanda. 800 000 morts en 3 semaines.
Yougoslavie. 200 000 morts en plusieurs années.

=> quel droit d'ingérence? Le droit international règle les relations entre Etats, il est désarmé quand le problème se situe au niveau des individus. => on assiste actuellement à une réflexion sur le devoir de protéger.

3 sources de violences:

  • des Etats faibles
  • la circulation des hommes et des biens (le crime circule, le terrorisme circule)
  • la prolifération des armements

problème de l'Iran: a signé le traité de non-prolifération, affiche ne vouloir que du nucléaire civil, accepte les visites de contrôle.
à opposer à l'Inde, le Pakistan, Israël: n'ont pas signé le traité, ont la bombe, refuse les visites.
=> qu'est-ce qui justifie d'appliquer des sanctions à l'un et pas aux autres ?

Le temps du monde n'est pas le même pour tous
La civilistion occidentale: je change donc je suis. Héraclite.
Les autres civilistions : considèrent le changement comme une menace pour l'identité.
Dans certains cas, véritable schizophrénie : acceptation des changements techniques en maintenant une culture immobile => pari impossible à tenir. Les techniques nous changent.

D'autre pays apprivoisent la technique:
l'Inde est la plus grande démocratie au monde,
la Chine,
le Japon, dont on oublie la formidable transformation depuis 60 ans et qu'on est tenté d'appeler "pays occidental".

Le retour de l'identité. On assiste à ce que Freud appelait "le narcissisme de la petite différence". L'uniformisation des modes de vie pose la question: est-ce que vivre de la même manière, c'est être les mêmes?
Quelle valeur permet de conserver ses valeurs, dans l'uniformisation et les différences?
La démocratie.
Mais les Etats non occidentaux ne sont pas près à l'accepter. Ils se méfient de l'Occident. L'Occident n'est plus crédible sur le plan de la morale, il a trop de fois trahi sa parole. On constate que les étudiants non occidentaux dans les universités occidentales s'imprègnent de tout (technique, mode de vie, connaissances) mais refusent les valeurs: méfiance.

Quelle régulation ?

L'Onu. article 51 : il est interdit de faire la guerre, sauf légitime défense. On a le droit de faire la guerre jusqu'au moment où la collectivité des Etats vient vous défendre.

La première guerre légale : la guerre contre l'Irak pour la libération du Koweit. Pourquoi Bush senior n'est pas aller à Bagdad à l'époque? parce que cela aurait été illégal.

art 4 de l'ONU: pas d'ingérence dans les affaires intérieures des Etats (invoqué par la France au moment de la guerre d'Algérie).

Est-il raisonnable de décider sans l'opinion et l'accord des BRIC?

A partir de quelles règles peut-on intervenir puisque les règles définies pour et par l'ONU ne concernent que des relations entre Etats?
Actuellement, la réflexion porte sur "la responsabilité de protéger". Un Etat n'existe que par sa population, il a la responsabilité de la protéger. S'il n'est plus capable de le faire, c'est qu'il est en faillite. Dans ce cas, le devoir de protection retombe sur la communauté internationale. (C'est l'articulation de la réflexion en cours).
Le sujet du droit international, c'est l'individu. On ne le dit pas, mais c'est le cas.

La prise en charge des Etats faillis : établir le DDR (Démobilisation, Désarmement, Réinsertion). Cela nécessite une présence très longue, de plusieurs années.

Quelles pistes ?

Nécessité d'une meilleure efficacité du multilatéralisme (on assiste à l'inverse: les gros ont tendance à déserter les grandes instances, cf. les Etats-Unis et l'ONU pour la guerre d'Irak).

Les études ont mis à jour les conditions qui mènent infailliblement à l'éclatement des Etats faibles :

  • pas d'école,
  • pas d'eau ou de nourriture,
  • destruction des richesses naturelles (pillage ou pollution)

=> vous pouvez être sûr qu'il y aura la guerre. Ce sont les conditions d'une violence structurelle.

Il faut rétablir l'idée qu'être puissant, de n'est pas être fort, c'est être responsable. Les grandes Nations sont décridibilisées moralement au niveau international => il faut un retour au sens des responsabilités.


noté cette réponse aux questions de la fin

La guerre en Irak: la situation est catastrophique. Si les Américains restent, la guerre continue, si les Américains partent, la guerre reprend (entre l'Iran et l'Irak + éclatement du pays, guerre civile sunnites/chiites/kurdes).