Synthèse (personnelle: il ne s'agit plus de notes prises en cours).

La lecture morale des romans et de la poésie est inévitable. L'identification avec les personnages amènent à les juger, à juger leurs réactions et à nous imaginer dans les mêmes situations devant les mêmes dilemmes.
Elle est inévitable et sans doute utile (et nécessaire) si l'on en croit les Grecs, elle permet l'évacuation des passions (catharsis).
Il existe deux sortes de moralistes, les moralistes "formels", attentifs aux respects des convenances et pratiquant l'hypocrisie sociale, et les grands moralistes, creusant le cœur des comportements humains. Proust s'inscrit dans la lignée des grands moralistes français (Montaigne) par la place qu'il accorde à l'autre et l'observation attentive accordée à soi-même (le "connais-toi toi-même" de Socrate): c'est ainsi que Proust met en évidence la bonté des méchants.
La grande littérature est celle qui ébranle nos certitudes et pose davantage de questions qu'elle n'apporte de réponses.

Cependant, l'œuvre de Proust a beaucoup dérangé par son "indécence", plus précisément par le traitement de l'homosexualité.
Proust était lui-même très conscient que ses livres pouvaient choquer. Des années 20 aux années 50 le combat fera rage entre critiques pour juger de la morale/l'amoralisme de Proust et de Gide (absence de Dieu, absence de transcendance, homosexualité de Saint-Loup).
Sa réhabilitation commencera avec Georges Bataille qui démontre que la vertu ne peut se prouver et s'éprouver que dans le vice.
La grande affaire de Proust fut la recherche de la vérité, c'est pourquoi La Recherche explore le mensonge, l'écart entre les paroles et les actes, l'art et la vie. Elle ne condamne pas cet écart, mais en fait le moteur de la possibilité d'accéder à la vérité.