Comme toujours, Antoine Compagnon commence son cours comme s'il le continuait:
J'ai commencé à recevoir des petits mots qui veulent me prendre en défaut. En particulier, j'avais dit qu'il n'y avais pas de livre de maximes tirées de Proust édité en français, et l'on m'a fait parvenir la référence d'un livre de maximes rassemblés par Bernard de Fallois. Je l'ai commancé sur e-bay, quand je l'aurai reçu on verra ce qu'on peut en faire.

Antoine Compagnon a fini son apparté, il reprend le fil du cours.
La semaine dernière j'avais amorcé deux justifications préalables au sujet que j'ai choisi cette année.
La première expliquait pourquoi il était à nouveau possible de parler d'éthique et de littérature après un long silence de plusieurs dizaines d'années, la seconde se demandait si l'on pouvait parler de morale quand on évoquait Proust, alors qu'on l'avait si longtemps considéré comme amoral ou immoral.

I. Qu'est-ce que la morale?

Concernant la première justification, j'avais évoqué un anti-humanisme qui se méfiait, et sans doute avec quelques raisons, de l'éthique: l'éthique, c'était la nature humaine transformée en idéologie; et nous avions vu que cette théorie était plutôt platonicienne: elle se méfiait de l'image. Elle refusait l'instrumentalisation de la littérature et sa récupération idéologique.

Cette réflexion n'était pas nouvelle. Elle accompagne tout le modernisme (le surréalisme, et avant, Flaubert, Baudelaire,...) qui se dresse contre le discours édifiant de la morale. Prenons par exemple Baudelaire, qui s'oppose à toute utilité de l'art. De même, Proust est contre l'art à thèse, ainsi qu'on le voit dans Le Temps retrouvé:

L’idée d’un art populaire comme d’un art patriotique, si même elle n’avait pas été dangereuse, me semblait ridicule. [...] Ce n’est pas la bonté de son coeur vertueux, laquelle était fort grande, qui a fait écrire à Choderlos de Laclos les Liaisons Dangereuses[1]

C'est ainsi que le meilleur des hommes a écrit le plus méchant des livres. Il y a un écart dont on ne peut rendre compte entre l'homme et l'œuvre. Cette idée est longuement expliquée dans ce passage fondamental où le narrateur donne à Albertine une leçon sur Dostoïevski:

Si je vais avec vous à Versailles, comme nous avons convenu, je vous montrerai le portrait de l’honnête homme par excellence, du meilleur des maris, Choderlos de Laclos, qui a écrit le plus effroyablement pervers des livres, et, juste en face, celui de Mme de Genlis qui écrivit des contes moraux et ne se contenta pas de tromper la duchesse d’Orléans, mais la supplicia en détournant d’elle ses enfants.[2]

Ainsi la plus méchante des femmes écrit des contes pour enfants, tandis qus le meilleur des hommes écrit le plus pervers des livres. Il y a un chiasme entre la moralité de la vie d'un auteur et la moralité contenue dans son œuvre.
Cette tradition remonte au moins à Baudelaire, mais elle n'exclut pas un souci de la morale. Baudelaire s'élève contra la confusion de l'art et de la morale, confusion parfaitement illustrée selon lui par George Sand. Baudelaire écrit ainsi dans Mon cœur mis à nu:

La femme Sand est le Prudhomme de l'immoralité.
Elle a toujours été moraliste.
Seulement elle faisait autrefois de la contre-morale.
Aussi elle n'a jamais été artiste.
Elle a le fameux style coulant, cher aux bourgeois.
Elle est bête, elle est lourde, elle est bavarde. Elle a, dans les idées morales, la même profondeur de jugement et la même délicatesse de sentiment que les concierges et les filles entretenues.[3].

Le moralisme de George Sand est associé au roman, au cant, cette "hypocrisie de moralité" dénoncée par Stendhal.

Tous les imbéciles de la Bourgeoisie qui prononcent sans cesse les mots immoral, immoralité, moralité dans l'art et autres bêtises me font penser à Louise Villedieu, putain à cinq francs, qui m'accompagnant une fois au Louvre, où elle n'était jamais allée, se mit à rougir, à se couvrir le visage, et me tirant à chaque instant par la manche, me demandait devant les statues et les tableaux immortels comment on pouvait étaler publiquement de pareilles indécences.

Les feuilles de vigne du sieur Nieuwerkerke.[4].

(C'était le surintendant du IIe empire qui couvrait les statues.)


A. Une morale du travail
Mais ce refus d'une certaine attitude ou d'un certain discours n'exclut pas la présence d'une autre morale.
C'est ainsi que Michel Foucault évoque une morale qui est souci de soi. (C'est dans Histoire de la sexualité en trois volumes: le troisième volume s'intitule Le souci de soi.)
On retrouve cette idée dans les fragments de Baudelaire, où la morale est associée à l'hygiène:

Hygiène. Morale. A Honfleur le plus tôt possible, avant de tomber plus bas.
Que de pressentiments et de signes envoyés déjà par Dieu, qu'il est grandement temps d'agir, de considérer la minute présente comme la plus importante des minutes, et de faire ma perpétuelle volupté de mon tourment ordinaire, c'est-à-dire du Travail![5]

Il y a là une exhortation à l'action et une crainte de la procrastination que l'on retrouve dans A la recherche du temps perdu. Il s'agit de faire du travail une ascèse, une hygiène.

Hygiène. Conduite. Morale. A chaque minute nous sommes écrasés par l'idée et la sensation du temps.[C'est la menace du temps qui mène à rechercher une morale, précise Compagnon.] Et il n'y a que deux moyens pour échapper à ce cauchemar, pour l'oublier le plaisir et le travail. Le plaisir nous use. Le travail nous fortifie.
Choisissons.[6]

Baudelaire se dresse contre la pseudo-moralité de George Sand et met sur le même plan la prostituée effarouchée par une peinture et la bourgeoisie éprise de respectabilité. Il n'y a de morale que celle du travail, Morale et Travail avec des majuscules allégorisantes.
On retrouve cette même idée dans Les Plaisirs et les Jours. Nous avons vu dans Sodome et Gomorrhe I que «tout être suit son plaisir», dans une définition à la Virgile ou à la Stendhal. Il n'empêche que s'il y a une morale de Proust (ce n'est pas sûr, et ce n'est pas la direction que je souhaite suivre), c'est celle du travail. Proust comme Ruskin semble convaincu de la valeur du travail. En 1904, dans une interview au moment de la sépation des Beaux arts, il répond:

Je crois que nous mourons en effet mais faute non pas de liberté mais de discipline. Je ne crois pas que la liberté soit très utile à l'artiste. [...] c'est en nous efforçant d'obéir aux autres que peu à peu nous prenons connaissance de nous-même.[7]

D'après Ruskin, «Quand les hommes sont occupés comme ils doivent l'être, leur plaisir naît du travail»[8]. On trouve cette idée en note de Sésame et les Lys, et Proust annote la note, de ces longues notes de Proust qui font l'intérêt de ses traductions:

Et dès les plus bas degrés de l'échelle du travail. Du travail le plus humble naît un plaisir, humble sans doute comme la tige, qui l'a porté, sans couleurs variées et qui pourtant n'est pas sans charmer la vie qu'il embellit. Ce plaisir-là est satisfaction de soi, plaisir à se trouver avec les autres, optimisme.[9]

Voilà un Proust bien loin de La Recherche du temps perdu, un Proust démocratique, heureux de se trouver au milieu des autres.
On trouve également dans la préface de Sésame et les Lys la phrase «Work while you have light» , phrase qui résume les conférences et la vie de Ruskin. L'autre phrase qu'affectionnait Ruskin était tirée de Saint Matthieu: «Heureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde».
Proust n'a jamais oublié cette morale de Ruskin et il cite volontiers ces deux formules. C'est ainsi qu'il écrit à Georges de Lauris en 1908 (1908, c'est le début de La Recherche, la fin de la proscratination) une lettre qui nous rappelle les exhorations de Baudelaire à se mettre au travail:

Georges, quand vous le pourrez, travaillez. Ruskin a dit quelque part une chose sublime et qui doit être devant votre esprit chaque jour, quand il a dit que les deux grands commandements de Dieu [...] étaient: «Travaillez pendant que vous avez encore de la lumière» et «Soyez miséricordieux pendant que vous avez encore la miséricorde».[10]

Il fournit dans cette lettre une ébauche de morale, cette morale est une hygiène morale. Mais ce n'est pas dans cette direction que je voudrais orienter ces cours, ce n'est pas cette vertu édificatrice que je veux suivre, même s'il est dans l'air du temps de travailler plus (termine-t-il avec malice).


B. Vers une définition subjective de la morale
Non, je voudrais étudier à travers La Recherche la constitution de soi comme sujet moral. Comment le narrateur se constitue-t-il comme sujet moral par des pratiques et des techniques d'action? Il est temps sans doute d'en venir à quelques définitions. Michel Foucault reconnaissait dans le deuxième volume de l' Histoire de la sexualité, L'usage des plaisirs, l'ambiguïté du mot. J'ai utilisé indifféremment les mots morale et éthique, qui viennent du grec ou du latin et sont synonyme en philosophie, avec parfois une dimension davantage spéculative accordée à l'éthique, qui serait une science de la morale.
La moralité concerne ce qui peut être jugé selon les critères du bien et de mal. Le sens moral suppose d'agir selon ses principes.
Le moralisme fait de ces principes des devoirs (on y reviendra).
La moraline est un terme péjoratif utilisé par Nietzsche pour se moquer de la mièvrerie bien-pensante du christianisme.

Qu'est-ce qui est bon? — Tout ce qui élève l'homme l'e sentiment de la puissance, la volonté de puissance, la puissance même. [...] Qu'est-ce qui est mauvais? — Le sentiment de la faiblesse. Qu'est-ce que le bonheur? Le sentiment que la force croït, qu'une résistance est surmontée.
Non pas la satisfaction, mais davantage de puissance, non pas la paix en elle-même, mais la guerre; non pas la vertu mais l'étoffe (vertu dans le style de la Renaissance, la virtù, la vertu exempte de moraline).[11]

On distingue trois notions, qui varient selon les auteurs.
Marcel Conche à propos de Montaigne distingue
- l'éthique ancienne, qui est l'art individuel de vivre heureux. C'est l'art de la vie bonne selon la sagesse ancienne. Elle se caractérise par l'absence de devoirs ou de normes impératives;
- les morales collectives, qui sont aussi diverses que les collectivités humaines. Il s'agit de règles collectives et culturelles, à l'origine du cant. Ce sont ces morales et leur relativisme qui fondent le scepticisme de Montaigne;
- la morale universelle, que l'on trouve à l'état d'ébauche chez Montaigne et qui se déploiera avec les Lumières: honnêteté, respect de l'autre, tolérance viennent limiter l'éthique individuelle. Ce n'est pas encore les droits de l'Homme, mais on s'en approche.

Michel Foucault propose une autre triade:
- un code moral composé de l'ensemble des valeurs et des règles proposées au groupe par la famille, l'école, l'église, etc. Ces règles sont plus ou moins explicites ou implicites.
- Il faut ensuite distinguer ce code de l'application qui en est faite par les individus. On constate ici de grandes variation d'un individu à l'autre.
- La troisième notion est la manière de se conduire moralement, la façon de se constituer en sujet moral, la façon dont on travaille sur soi-même pour devenir sujet moral. Il s'agit pratiquement d'une ascétique.

On détermine ainsi trois histoires possibles de la morale: celle des codes, celle des comportements, et celle de l'ascétique, forme subjective de la morale.
C'est cette histoire à laquelle je vais m'intéresser dans l'œuvre de Proust.


II. A la recherche de la subjectivité

Proust a longtemps été jugé moral et amoral, jusqu'à Bataille qui en fit un auteur nietzschéen, ce qui amène l'idée d'une morale souveraine.
Proust exprime son idée de la morale, ou tout au moins de ce qu'il juge grave, une fois de plus dans une note à Sésame et les Lys, notes dans lesquelles on a souvent vu les prémisses de l'œuvre proustienne. Le vice le plus grave pour l'homme de lettres, c'est le snobisme, le carriérisme:

[C']est le plus grand stérilisant de l'inspiration, le plus grand amortisseur de l'originalité, le plus grand destructeur du talent. J'ai montré autrefois qu'à cause de cela, il est le vice le plus grave pour l'homme de lettres, celui que sa morale instinctive, c'est-à-dire l'instinct de conservation de son talent, lui représente comme le plus coupable, dont il a le plus de remords, bien plus que la débauche, par exemple, qui lui est bien moins funeste, l'ordre et l'échelle des vices étant en quelque sorte renversée pour l'homme de lettres.

Cet homme de lettres débauché sera représenté par le personnage de Bergotte, qui devient un grand écrivain après avoir traversé le vice, comme Saint François ou Saint Augustin. Il existe une morale par-delà le bien et le mal.

Ce qui m'intéresse, c'est de saisir les moments où apparaît une sujectivité ou une intersubjectivité. Si l'on reprend le passage du dévoilement de l'homosexualité de Saint-Loup qu'on a lu la semaine dernière, par exemple, il n'y a pas de condamnation par le narrateur des pratiques homosexuelles, mais un certain amoralisme : :«Personnellement, je trouvais absolument indifférent du point de vue de la morale qu'on trouvât son plaisir auprès d'un homme ou d'une femme, et trop naturel et humain qu'on le cherchât là où on pourrait le trouver»[12], cependant le narrateur est pris de larmes à deux reprises. Cette émotion reste inexpliquée. Malgré les longues phrases en cascades, il reste des moments inexpliquées dans La Recherche.
Mais le narrateur ne moralise pas la sexualité. C'était déjà le cas dans une nouvelle de 1893, Avant la nuit:

[…] il n'y a pas de hiérarchie entre les amours stériles et il n'est pas moins moral — ou plutôt pas plus immoral qu'une femme trouve du plaisir avec une autre femme plutôt qu'avec un être d'un autre sexe. On ne peut pas dire parce que la plupart des gens voient les objets qualifiés rouges, rouges, que ceux qui les voient violets se trompent.[13]

Il y a ici un rapport en le plaisir et les couleurs sur lequel il faudra revenir.
C'est cette non-condamnation qui peut-être considérée comme une attaque de la morale. Le narrateur ne moralise pas la sexualité. Moralise-t-il sur autre chose (comme nous ne moralisons plus la sexualité, mais la cigarette)? (Décidément, ce n'est plus le même Antoine Compagnon. Tant mieux).

Si donc Robert n'avait pas été marié, sa liaison avec Charlie n'eût dû me faire aucune peine. Et pourtant je sentais bien que celle que j'éprouvais eût été aussi vive si Robert était resté célibataire. De tout autre, ce qu'il faisait m'eût été bien indifférent.[14]

Le narrateur est donc affecté. On retrouve l'idée deux pages plus loin (il y a beaucoup de redites dans ces textes posthumes):

L’apprendre de n’importe qui m’eût été indifférent, de n’importe qui excepté de Robert.[15]

Un même raisonnement est suivi deux fois: c'est peut-être le mariage qui me rend malheureux, non ce n'est pas le mariage, c'est peut-être l'amitié, non je ne crois pas à l'amitié. Le narrateur s'arrête, il ne parvient pas à saisir ce qui a été trahi: la loyauté, la pureté, l'honnêteté?
Il y a donc quelque chose que Saint-Loup a trahi et que le narrateur écoue à nommer malgré la rationalisation.

Ici, la voix de Compagnon change, il ouvre une parenthèse orale:
Le rapport des raisons et des émotions a été abordé de façon très différente au cours du temps. Je lisais hier un article du Monde qui expliquait la récente prise en compte des émotions dans l'analyse des décisions économiques. De même, on observe aujourd'hui par résonance magnétique le conflit de la raison et des émotions dans notre cerveau.

Dans La Recherche du temps perdu, le narrateur avoue ou affirme «une complète absence de sens moral» (C'est dans La Prisonnière, quand il participe à l'exécution de Charlus par les Verdurin). Pourtant, quand il apprend l'homsexualité de son ami, quelque chose le fait pleurer: qu'est-ce que c'est?

Mon intérêt ne se porte pas sur une morale de Proust mais sur ces moments où l'on peut observer un conflit entre la rationalisation et l'émotion. Il s'agit d'un trouble moral, on assiste au conflit entre deux systèmes. Le narrateurs et le lecteur sont ainsi surpris, étonnés, ébahis, époustouflés, ahuris, stupéfaits, abasourdis, interloqués: interloqués, inter-locution, ce qui coupe la parole, ce qu'on est incapable d'expliquer.
Il y a des choses inexplicable, ce qui nous ramène à la célèbre closule d' Un amour de Swann:

Et avec cette muflerie intermittente qui reparaissait chez lui dès qu'il n'était plus malheureux et que baissait du même coup le niveau de sa moralité, il s'écria en lui-même: «dire que j'ai gâché des années de ma vie, que j'ai voulu mourir, que j'ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n'était pas mon genre!»[16]

Il y a conflit entre la muflerie du jugement rationnel et la moralité du malheur (ce qui nous rappelle le "on devient moral dès qu'on est malheureux" de la semaine dernière).

— «Vous savez qui c’est? Mme Swann! Cela ne vous dit rien? Odette de Crécy?»
— «Odette de Crécy? Mais je me disais aussi, ces yeux tristes... Mais savez-vous qu’elle ne doit plus être de la première jeunesse! Je me rappelle que j’ai couché avec elle le jour de la démission de Mac-Mahon.»[17]

La muflerie crée un élément de surprise, la surprise jouant comme une nécessité.

fin abrupte et obscure, j'ai mal noté les transitions, j'espère que ce sera repris la semaine prochaine.


La version de sejan.


Notes

[1] le Temps retrouvé, Clarac t3, p.888

[2] La prisonnière, Clarac t3, p.379)

[3] Charles Baudelaire, Mon cœur mis à nu XLVIII

[4] Charles Baudelaire, Mon cœur mis à nu CVI

[5] Charles Baudelaire Mon cœur mis à nu CX

[6] Charles Baudelaire Mon cœur mis à nu CX

[7] Correspondance, t. IV, p. 234

[8] Ruskin, Sésame et les Lys

[9] Ibid

[10] Correspondance, t. VIII, p. 285

[11] Friedrich Nietzche, L'Antéchrist, Garnier Flammarion 1996, traduction Blondel, §2 p.46

[12] La Fugitive, Clarac t3, p.686

[13] Les Plaisirs et les Jours, Pléiade, p.169

[14] La fugitive, Clarac t3, p.686

[15] Ibid, p.688

[16] Du côté de chez Swann, Clarac t1, p.382

[17] Du côté de chez Swann, Clarac t1, p.420