Je vous avais dit la semaine dernière, pour vous rassurer et pour me rassurer, que j'avais fait un plan. En fait, je ne vais pas faire du tout ce que j'avais prévu. J'ai l'impression de toujours reculer le début du cours et de n'en pas finir avec l'introduction, c'est sans doute le propre de ces cours au Collège de France.

J'ai donc défini ma recherche des morales chez Proust comme quelque chose qui ne serait ni une recherche éthique à la manière des leçons de bonne vie de l'Antiquité, ni une recherche philosophique qui trouveraient ses exemples dans la littérature, mais comme des expériences qui buttent sur un manque d'explication. Qu'on pense à ce sujet à la phrase de Saint-Loup: voilà comme je suis : elle n'explique rien, c'est un fil qui pend, qui ne se noue à rien. Rien n'est jamais simple, comment juger Saint-Loup: «Mais les circonstances sont toujours si embrouillées que celui qui a cent fois raison peut avoir eu une fois tort.»[1] Il n'y a pas de loi absolue, il y a toujours des exceptions. On trouve toujours un hapax, il y a des occasion. Même la loi de l'inversion n'est pas systématique.
La tension entre la loi est l'exception est ce qui rend le roman accueillant, accueillant à l'exception.

Toutes ces réflexions me permettaient d'illustrer les différences définies par Iris Murdoch entre romans secs et romans messy, ou celles établies par Richard Taylor entre morale fine et morale épaisse.
Vous me direz que tout cela n'est pas nouveau. Lorsque Péguy commente Bergson en 1914, il fait une distinction entre la reaison raide (Descartes) et la raison souple (Bergson). Péguy défendait la raison souple, contre le préjugé «qui veut que de la raison raide soit plus de la raison que de la raison souple... Et surtout qu'une morale raide soit plus de la morale, qu'une morale souple. C'est comme si on disait que les mathématiques de la droite sont plus des mathématiques que les mathématiques de la courbe.»[2] Il ajoutait: «Les méthodes souples, les lois souples, les méthodes souples sont les plus sévères étant infiniment plus serrées.» Une morale souple poursuivra le péché dans les sinuosités des défaillances. La raideur est essentiellement infidèle alors que la souplesse est fidèle. (Voilà qui nous rappelle les comparaisons de Bergson sur le temps ou la durée).
La morale raide est un confort intellectuelle qui nous rappelle le cant de Stendhal. La morale souple est plus collante.
Bergson répondra à Péguy: «Je trouve beaucoup de profondeur à vos considérations sur la raideurs et la souplesse».
Quelques jours plus tard, l'œuvre de Bergson sera mise à l'index, car peu compatible avec un catholicisme intransigeant. Seuls les Jésuites pratiquaient cette morale souple. Au fond les Jésuites avaient raison.
Albertine, Odette, Mlle de Vinteuil: on en a jamais fini d'observer les sinuosités des défaillances.

On m'a fait remarquer il y a quelques semaines que j'avais omis Guyau, j'avais également omis Bergson. Certes, le livre de Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion n'est paru qu'en 1932, mais ses conclusions étaient déjà concevables du temps de Proust. Dans ce livre, Bergson étudie les deux sources de la morale. Il distingue deux morales, une morale d'obligation et une morale de l'émotion, ce qui est finalement la façon dont les neuroscientifiques justifie aujourdh'ui la morale.
Il n'y a qu'une seule morale mais celle-ci a deux sources. La morale de l'obligation est sociale, statique, c'est une morale close, la morale de l'émotion est humaine, dynamique, c'est une morale ouverte.
Bergson soutient qu'il faut s'opposer à la conception laïque de la morale, qui veut que la morale s'étende du proche au lointain, de la famille à la patrie à l'humanité: une morale domestique, corporative, universelle. Cette morale, dit-il, n'est qu'une extension de l'égoïsme. La morale s'appliquerait d'abord à l'individu, qui l'appliquerait au groupe pour atteindre à la vertu.
Dans son livre sur Bergson, Jankélévitch remarque que si le bon citoyen apprend la vertu en famille, sa charité n'est superlatif de l'égoïsme. Parce que les nations ressemblent à une grande famille, on les traitera comme des personnes. Il y a ici de l'ironie envers Durkheim pour qui l'internationalisme est une extension de l'amour du prochain.
D'après Bergson, cette façon de penser est une erreur. Il y a une grande différence entre les deux morales, un abîme sépare l'amour pour ses proches et l'amour pour le genre humain. Pour aimer l'humanité il faut une conversion de soi; on ne l'atteint pas en approfondissant l'amour de soi.

De la même façon, Proust se moque souvent de cet amour s'élargissant par cercles concentriques, par exemple lorsqu'il s'agit de son mariage avec Odette:

Forcheville, qui, comme le moindre noble, avait puisé dans des conversations de famille la certitude que son nom était plus ancien que celui de La Rochefoucauld, considérait qu’en épousant la veuve d’un juif il avait accompli le même acte de charité qu’un millionnaire qui ramasse une prostituée dans la rue et la tire de la misère et de la fange; il était

prêt à étendre sa bonté jusqu’à la personne de Gilberte dont tant de millions aideraient, mais dont cet absurde nom de Swann gênerait le mariage.[3] On voit ici l'amour que Forcheville porte à son nom, nom qu'il est prêt à partager avec Odette puis par extension avec Gilberte, dans une sorte d'élargissement à l'amour du genre humain.
Proust ne décrit pas une morale raide, mais une morale dynamique, insinuante, ouverte. La morale plate, à une seule dimension, est extrêmement rare dans La Recherche du temps perdu. Même les personnages qui n'apparaissent qu'une fois sont ambigus.

Il ya deux exceptions: les deux courrières, Marie-Gineste et Céleste Albaret, qui apparaissent dans Sodome et Gomorrhe, et les Larivière dans Le Temps retrouvé. Ce sont d'ailleurs les seuls noms réels de La Recherche.
Tous les autres personnages présentent une fêlure, une ambivalence. Même la grand-mère n'est pas si nette, on aura l'occasion d'y revenir (je ne devrais pas dire ça... [rire dans la salle]).
Revenons aux courrières. A Balbec, Marie Gineste s'adresse ainsi au héros :

«Oh! petit diable noir aux cheveux de geai, ô profonde malice! je ne sais pas à quoi pensait votre mère quand elle vous a fait, car vous avez tout d’un oiseau. Regarde, Marie, est-ce qu’on ne dirait pas qu’il se lisse ses plumes, et tourne son cou avec une souplesse, il a l’air tout léger, on dirait qu’il est en train d’apprendre à voler. Ah ! vous avez de la chance que ceux qui vous ont créé vous aient fait naître dans le rang des riches ; qu’est-ce que vous seriez devenu, gaspilleur comme vous êtes. Voilà qu’il jette son croissant parce qu’il a touché le lit. Allons bon, voilà qu’il répand son lait, attendez que je vous mette une serviette car vous ne sauriez pas vous y prendre, je n’ai jamais vu quelqu’un de si bête et de si maladroit que vous.» On entendait alors le bruit plus régulier de torrent de Marie Gineste qui, furieuse, faisait des réprimandes à sa sœur: «Allons, Céleste, veux-tu te taire ? Es-tu pas folle de parler à Monsieur comme cela?» Céleste n’en faisait que sourire ; et comme je détestais qu’on m’attachât une serviette: «Mais non, Marie, regarde-le, bing, voilà qu’il s’est dressé tout droit comme un serpent. Un vrai serpent, je te dis.»

Suit toute une série de comparaison animale, papillon, écureuil, je passe, l'intervenante du séminaire nous en parlera peut-être. Marie Gineste assimile le héros à un riche, celui-ci proteste ainsi que Marie, qui ne supporte pas la familiarité de sa sœur.

Ici ce n’était pas seulement Marie qui protestait, mais moi, car je ne me sentais pas seigneur du tout. Mais Céleste ne croyait jamais à la sincérité de ma modestie et, me coupant la parole : « Ah! sac à ficelles, ah! douceur, ah! perfidie! rusé entre les rusés, rosse des rosses! Ah ! Molière!»

Comme la semaine dernière, on remarque au passage que la modestie est mise en doute. "Molière" vient clôturer toute une série d'insultes. Pourquoi Molière? L'explication nous est aussitôt donnée: c'était le seul nom que connût Marie Gineste. Cependant ce n'est pas très convaincant. Il est fort possible que ce nom de Molière cache celui de Tartuffe.
Ce morceau de vraie bonté, de tolérance, se poursuit. On évoque les mœurs de Nissim Bernard. marie dit:

«Ah! voyez-vous, Monsieur, on ne peut jamais savoir ce qu’il peut y avoir dans une vie.» Pour changer le sujet, je lui parlais de celle de mon père, qui travaillait nuit et jour. «Ah! Monsieur, ce sont des vies dont on ne garde rien pour soi, pas une minute, pas un plaisir ; tout, entièrement tout est un sacrifice pour les autres, ce sont des vies données.[4]

Voilà la vraie générosité: l'absence de jugement.
Les personnages qui représentent la charité et la miséricorde se voient donné leur nom réel:

Les cousins millionnaires de Françoise, et qui n’étaient rien à la jeune femme, veuve de leur neveu, avaient quitté la campagne où ils étaient retirés depuis dix ans et s’étaient remis cafetiers, sans vouloir toucher un sou; [...]

Ils travaillent toute la journée par dévouement pur:

Dans ce livre, où il n’y a pas un seul fait qui ne soit fictif, où il n’y a pas un seul personnage «à clefs», où tout a été inventé par moi selon les besoins de ma démonstration, je dois dire, à la louange de mon pays, que seuls les parents millionnaires de Françoise ayant quitté leur retraite pour aider leur nièce sans appui, que seuls ceux-là sont des gens réels, qui existent. Et persuadé que leur modestie ne s’en offensera pas, pour la raison qu’ils ne liront jamais ce livre, c’est avec un enfantin plaisir et une profonde émotion que, ne pouvant citer les noms de tant d’autres qui durent agir de même et par qui la France a survécu, je transcris ici leur nom véritable: ils s’appellent, d’un nom si français, d’ailleurs, Larivière.[5]

Ce sont des saints qui rachètent tous les Français, les planqués en particulier. La grandeur des Larivière est assimilée aux soldats tombés sur la marne.
Mais je crois qu'il faut y insister, seuls ces rares personnages sont unidimensionnels, moraux, sains.
Tous les autres, même ceux qui n'apparaissent qu'une fois, on une moralité trouble. Il ne s'agit pas d'une psychologie plane, mais d'une psychologie "dans l'espace", à plusieurs dimensions. La psychologie souple s'oppose à la psychologie plane (c'est dans un passage d' Albertine disparue: géométrie plane, géométrie dans l'espace).
Evitons donc de faire de Marie Gineste ou des Larivière des personnages exemplaires: en effet, ils ne sont là qu'à titre d'exceptions.

Les autres personnages sont multiples. Il suffit de se rappeler la remarque du narrateur lorsqu'il revoit Gilberte lors du bal des têtes. Le narrateur l'a reconnue à grand peine, elle lui présente sa fille.

Comme la plupart des êtres, d’ailleurs, n’était-elle pas comme sont dans les forêts les « étoiles » des carrefours où viennent converger des routes venues, pour notre vie aussi, des points les plus différents.[6]

Cela rappelle "le soir de l'amitié", quand Robert vient chercher le narrateur tandis que le brouillard recouvre tout:

« Ce n’est pas tout de se perdre, mais c’est qu’on ne se retrouve pas. » La justesse de cette pensée frappa le patron [...][7]

Cette phrase est presqu'une allégorie de La Recherche du Temps perdu: on ne se retrouve pas.

Certes, s’il s’agit uniquement de nos cœurs, le poète a eu raison de parler des «fils mystérieux» que la vie brise. Mais il est encore plus vrai qu’elle en tisse sans cesse entre les êtres, entre les événements, qu’elle entre-croise ces fils, qu’elle les redouble pour épaissir la trame, si bien qu’entre le moindre point de notre passé et tous les autres, un riche réseau de souvenirs ne laisse que le choix des communications.[8]

Le poète, c'est Victor Hugo dans La Tristesse d'Olympio. Toutes les intrigues semblent se rejoindre en Mlle de Saint Loup. Le narrateur parle du livre qu'il va écrire (même s'il ne précise jamais que ce sera un roman). Mais restera des fils non noués, des fils qui pendront:

[...] car cet écrivain, qui, d’ailleurs, pour chaque caractère, aurait à en faire apparaître les faces les plus opposées, pour faire sentir son volume comme celui d’un solide devrait préparer son livre minutieusement, avec de perpétuels regroupements de forces, comme pour une offensive, le supporter comme une fatigue, l’accepter comme une règle, le construire comme une église, le suivre comme un régime, le vaincre comme un obstacle, le conquérir comme une amitié, le suralimenter comme un enfant, le créer comme un monde, sans laisser de côté ces mystères qui n’ont probablement leur explication que dans d’autres mondes et dont le pressentiment est ce qui nous émeut le plus dans la vie et dans l’art.[9]

Il ne faut pas laisser de côté ce qui n'est pas résolu. Le roman ne doit pas faire l'économie de ces mystères, de ces hapax, de ces signes précurseurs sans qu'on sache de quoi ils sont précurseurs. C'est ainsi que la petite phrase de Vinteuil nous avait été présentée, d'ailleurs: on ne sait pas où elle va. La fille de Gilberte réunit en elle de nombreux fils, mais pas tous.

Tout cela me conduit à vous parler de ces Vertus et Vices de Padoue et de Combray, (et comme c'est bientôt les vacances, je vous ai apporté des images), dont Swann parle à propos de la fille de cuisine:

D’ailleurs elle-même, la pauvre fille, engraissée par sa grossesse, jusqu’à la figure, jusqu’aux joues qui tombaient droites et carrées, ressemblait en effet assez à ces vierges, fortes et hommasses, matrones plutôt, dans lesquelles les vertus sont personnifiées à l’Arena.[10]

Ces fresques sont souvent évoquées par Ruskin. Ruskin jugeait que cette Charité était la plus réussie des Vices et des Vertus. On la trouve évoquée dans La Bible d'Amiens traduite par Proust:

A la chapelle de l'Arena elle se distingue de toutes les autres vertus à la gloire circulaire qui environne sa tête et à sa croix de feu.[11]


[Compagnon examine l'image projetée] : je ne sais pas trop où est la croix de feu. On le verra, l'interprétation de Ruskin est parfois un peu fantaisiste...
La Charité, c'est la plus sublime des Vertus selon Saint-Paul; selon Bergson, elle ne peut s'extraire d'une morale close. C'est la reine des Vertus. Ruskin la décrit ainsi: «La Charité portant sur son écu une toison laineuse et donnant un manteau à un mendiant nu.» [12], par opposition à L'Avarice, amassant dans un coffre. Dans Pleasures of England, Ruskin compare la Charité de Giotto aux bas-reliefs de la cathédrale d'Amiens:

Tandis que la Charité idéale de Giotto à Padoue présente à Dieu son cœur dans sa main, et en même temps foule aux pieds des sacs d'or, les trésors de la terre, et donne seulement du blé et des fleurs: au porche ouest d'Amiens elle se contente de vêtir un mendiant avec une pièce de drap de la manufacture de la ville. [13]

Les Vertus et les Vices de Padoue sont peut-être plus idéaux que ceux d'Amiens, mais le narrateur ne les a jamais vus. Il reste que la Charité n'est pas ce qu'on pense:

De même que l’image de cette fille était accrue par le symbole ajouté qu’elle portait devant son ventre, sans avoir l’air d’en comprendre le sens, sans que rien dans son visage en traduisît la beauté et l’esprit, comme un simple et pesant fardeau, de même c’est sans paraître s’en douter que la puissante ménagère qui est représentée à l’Arena au-dessous du nom « Caritas » et dont la reproduction était accrochée au mur de ma salle d’études, à Combray, incarne cette vertu, c’est sans qu’aucune pensée de charité semble avoir jamais pu être exprimée par son visage énergique et vulgaire. Par une belle invention du peintre elle foule aux pieds les trésors de la terre, mais absolument comme si elle piétinait des raisins pour en extraire le jus ou plutôt comme elle aurait monté sur des sacs pour se hausser ; et elle tend à Dieu son cœur enflammé, disons mieux, elle le lui «passe», comme une cuisinière passe un tire-bouchon par le soupirail de son sous-sol à quelqu’un qui le lui demande à la fenêtre du rez-de-chaussée. [14]

Le narrateur insiste très lourdement sur cette discordance entre l'apparence de la Charité et ce qu'elle est censée représenter. La discordance n'est pas si forte quand il s'agit de l'Envie:

Mais dans cette fresque-là encore, le symbole tient tant de place et est représenté comme si réel, le serpent qui siffle aux lèvres de l’Envie est si gros, il lui remplit si complètement sa bouche grande ouverte, que les muscles de sa figure sont distendus pour pouvoir le contenir, comme ceux d’un enfant qui gonfle un ballon avec son souffle, et que l’attention de l’Envie — et la nôtre du même coup — tout entière concentrée sur l’action de ses lèvres, n’a guère de temps à donner à d’envieuses pensées.[15]

Il y a une même attention au sens littéral. Le sens ne passe pas. Il y a un refus de l'allégorie de la part du narrateur. La Vertu et le Vice semble d'emblée interchangeable. La Vertu n'est pas plus belle que le Vice: il y a un refus de moralisation de la part du narrateur. Mais le premier sentiment est la surprise:

[...] cette Envie qui avait l’air d’une planche illustrant seulement dans un livre de médecine la compression de la glotte ou de la luette par une tumeur de la langue ou par l’introduction de l’instrument de l’opérateur, [...] [16]

La Vertu n'est pas belle, le Vice n'est pas repoussant : cette leçon se poursuivra jusqu'à la fin du livre. Il n'y aura pas de rédemption éthique de l'esthétique.


la version de sejan.

Notes

[1] Le côté de Guermantes, Clarac t2, p.179

[2] Charles Péguy, Pensées, p.54, Gallimard, 1934

[3] La Fugitive, Clarac t3, p.575

[4] Sodome et Gomorrhe, Clarac t2, p.847-848

[5] Le Temps retrouvé, Clarac t3, p.845-846

[6] Le Temps retrouvé, Clarac t3, p.1029

[7] Sodome et Gomorrhe, Clarac t2, p.406

[8] Le Temps retrouvé, Clarac t3, p.1029

[9] Le Temps retrouvé, Clarac t3, p.1032

[10] Du côté de chez Swann, Clarac t1, p.81

[11] John Ruskin, La Bible d'Amiens, note de Proust en bas de page 303, qui cite Stones of Venice

[12] Ibid, p.302

[13] Ibid, p.303

[14] Du côté de chez Swann, Clarac t1, p.81

[15] Ibid

[16] Ibid