Raymonde Coudert a soutenu une thèse sous la direction de Julia Kristeva, Du féminin dans À la recherche du temps perdu de Marcel Proust, qui est paru sous le titre Proust au féminin. Elle a reçu le prix de la recherche universitaire et fait paraître régulièrement des articles dans les revues chères aux Proustiens.

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Je suis heureuse de disposer de la feuille que Raymonde Coudert nous a fait distribuer: les citations auraient été pour la plupart introuvables facilement. Nous remarquerons au fur à mesure du cours qu'elles comportent des explications de contexte entre crochets.

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J'ai changé l'intitulé de ma communication, ce sera "Fable" au singulier. Je vais en effet commenté la Lettre au chien, écrite à Reynaldo Hahn en 1911. Cette lettre est unique de son genre, c'est un hapax. Elle s'adresse au chien de Reynaldo Hahn. A l'époque, Proust à 39 ans et Hahn 36, leur amitié dure depuis 17 ans.

A Zadig [Peu après le 3 novembre 1911 /Mon cher Zadig/
Je t'aime beaucoup parce que tu as beauscoup de chasgrin et d'amour par même que moi; et tu ne pouvais pas trouver mieux dans le monde entier. Mais je ne suis pas jaloux qu'il est plus avec toi parce que c'est juste et que tu es plus malheureux et plus aimant. Voici comment je le sais mon genstil chouen. Quand j'étais petit et que j'avais du chagrin pour quitter Maman, ou pour partir en voyage, ou pour me coucher, ou pour une jeune fille que j'aimais, j'étais plus malheureux qu'aujourd'hui d'abord parce que comme toi je n'était pas libre comme je le suis aujourd'hui d'aller distraire mon chagrin et que je [me] renferm[ais] avec lui, mais aussi parce que j'étais attaché aussi dans ma tête où je n'avais aucune idée, aucun souvenir de lecture, aucun projet où m'échapper. Et tu es ainsi Zadig, tu n'as jamais fait lecture et tu n'as pas idée. Et tu dois être bien malheureux quand tu es triste.
Mais sache mon bon petit Zadig ceci, qu'une espèce de petit chouen que je suis dans ton genre, te dit et dit car il a été homme et toi pas. Cette intelligence ne nous sert qu'à remplacer ces impressions qui te font aimer et souffrir par des fac-similés affaiblis qui font moins de chagrin et donnent moins de tendresse. Dans les rares moments où je retrouve toute ma tendresse, toute ma souffrance, c'est que je n'ai plus senti d'après ces fausses idées, mais d'après quelque chose qui est semblable en toi et en moi mon petit chouen. Et cela me semble tellement supérieur au reste qu'il n'y a que quand je suis redevenu chien, un pauvre Zadig comme toi que je me mets à écrire et il n'y a que les livres écrits ainsi que j'aime.
Celui qui porte ton nom, mon vieux Zadig, n'est pas du tout comme cela. C'est une petite dispute entre ton Maître qui est aussi le mien et moi. Mais toi tu n'auras pas de querelles avec lui car tu ne penses pas.
Cher Zadig nous sommes vieux et souffrants tous deux. Mais j'aimerais bien aller te faire souvent visite pour que tu me rapproches de ton petit maître au lieu de m'en séparer. Je t'embrasse de tout mon cœur et vais envoyer à ton ami Reynaldo ta petite rançon [.] /Ton ami /Buncht
lettres de proust à Reynaldo Hahn, préface d'Emmanuel Berl et de Philip Kolb, Gallimard, 1956

1911, c'est quatre ans à peu près le début de La Recherche si l'on accepte l'hypothèse d'un début en 1908 en suivant le Cahier de 1908 publié par Kolb. Hahn et Proust s'écrivent, se voient, se querellent.

Contre Sainte-Beuve est écrit (ou ébauché) en 1909. Il se prononce contre l'intelligence, pour la réminiscence:

Chaque jour j'attache moins de prix à l'intelligence. Chaque jour je me rends mieux compte que ce n'est qu'en dehors d'elle que l'écrivain peut ressaisir quelque chose de lui-même et la seule matière de l'art. Ce que l'intelligence nous rend sous le nom du passé n'est pas lui. (Contre Sainte-Beuve, Pléiade p211)

Le souvenir n'est pour rien dans l'énigme du monde. Il faut être capable de sentir. Voici le jugement de Jacques Rivière:

«[...] un des écrivains les moins inquiet de théorie», [et chez qui] «le voltage des sensations ... fut toujours incommensurable avec ce qu'il est chez l'homme moyen [...]», [tout en prenant soin de préciser], qu'«éprouver [...] prenait à Proust toutes ses forces sauf une: l'intelligence». ''Cahier Marcel Proust 13, «Quelques progrès dans l'étude du cœur humain», par Jacques Rivière, Gallimard 1985

C'est d'intelligence et de sensation que parle la lettre à Zadig. Il ne s'agit pas d'opposer l'homme au chien: Poust s'adresse au chien en tant que chien. Il évoque un ancien «être chien». S'agit-il de parler au chien ou de parler chien?
Proust et Reynaldo Hahn se sont toujours beaucoup écrit, avec des variations de style: de 1894 à 1896, c'est le temps de la passion, la langue des lettres est très soutenue. De 1896 à 1903, nous n'avons pas les lettres, elles se sont perdues. De 1904 à 1915, les deux amis utilisent un idiome commun qui provient des habitudes de la fratrie des Hahn.
Mme Hahn était dans la confidence des bininulseries. Ce sont des mots à l'intersection de l'espagnol vénézuelien de Hahn et du français de Proust. Ils ont pris l'habitude de qualifier Proust de "poney".
La première apparition de ce terme date de 1896.

Je vous avais apporté des petites choses de moi et le début du roman [il s'agit de Jean Santeuil, commencé à beg Meil] que Yeatman lui-même près de qui j'écrivais a trouvé très poney. Vous m'aiderez à corriger ce qui le serait trop poney. Je veux que vous y soyez tout le temps mais comme un Dieu déguisé qu'aucun mortel ne reconnaît. Sans cela c'est sur tout le roman que tu serais obligé de mettre "déchire". (Lettre XXXV, A minuit moins vingt [vers mars 1896].

Qu'est-ce qu'un roman trop poney? Un roman trop intime, trop homosexuel, un roman de l'excès, de l'exhibition impossible. Ce roman est le roman de l'excès, Reynaldo Hahn disparaîtra dans La Recherche. Il apparaît dans Jean Santeuil sous le nom d'Henri de Réveillon. Proust note des choses comme "Chose à ne pas oublier : Reynaldo chantant Hérodiade", dans un article écrit entre 1904 et 1914 et paru après sa mort en 1923, Proust note «le distique de Mallamé où «Reynaldo» rime avec «jet d'eau»[1] On retrouve le nom de Reynaldo Hahn dans les assonnances de Hubert Robert, qui est l'architecte du jet d'eau de la princesse de Guermantes [2], et dans le nom de Swann.
Les lettres entre les deux amis sont pleines d'un babil mère-enfant. Elles sont également pleines de silence, comme s'il était inutile d'utiliser beaucoup de mots pour se comprendre. Elles utilisent toutes sortes de déformations de mots, les angrammes, les palindromes, les assonances, "veuve" pour Sainte-Beuve, "nonelef" pour Fénelon, par exemple, elles ajoutent une lettre aux mots (comme le "s" dans beaucoup qu'on a vu dans la "lettre au petit chien"), elles inventent une langue.
Emmanuel Berl parle de diminutifs caressants. On assiste à une glossolalie où l'affectif prime sur la signification, à la limite du prononçable. On peut organiser les mots en série, je vous ai donné un exemple:

Bininulseries, ou bunchteries : avec une consonne à l'initiale — Bunibuls, binibuls, Birninuls, Buls; Buncht, Bunchtniguls, Bunelniguls, Bined tur buls; Funinels; Juninels; Guinbuls, Gruncht et Guerchtnibels; Minusnichant; Muncht; Puncht; Tinibuls; Vincht; Vunchnibuls; Vuncht.
Amputation de la consomme initiale — (H)ibuls, Irnuls, Uninuls. Appellations isolées — Cormouls ou Cornouls.

Ces mots représentent aussi bien l'expéditeur que le destinataire. Ce sont des diminutifs, mais de quels mots?
Les lettres de Proust à Hahn sont peu intimes, peu bavardes. Les deux amis se sont réfugiés dans l'agrammaticalité.

Je t'envoie ô mon maître l'affection de ton enfant, de ton frère, de ton ami, de ton petit malade. / Adieu mon vieux Reynaldo / Marcel. (Lettre CXXIV, 1910, vol. Gall.)


Pourquoi y a-t-il eu cette "lettre au chien"? Zadig est un vrai chien, acheté à une bohémienne:

[...] sans savoir si [Reynaldo] est décoré [il espérait que celui-ci recevrait la légion d'honneur en juillet] et s'il a choisi le petit chouen (tu sais que je tiens essentiellement à te donner aussi l'autre et te prie me dire ce que je te dois pour les 2 [...]. Si par hasard ce mot te suivait dans ce pays si genstil, je compte sur toi pour ne pas montrer toutes ces bininulseries qui je t'assure ne pourraient que nous couvrir de ridicule même auprès des plus bienveillants. (Lettre CXXXIII, Cabourg vers le 12 juillet 1911, vol. Gall.)

Les deux chiens restent une énigme. Le chien est une bininulserie. Proust devait le payer, il y tient, il revient sur sa dette dans une lettre suivante:

Quant à ton petit chouen, je le considère comme inexistant tant que tu ne m'en as pas dit le prix et que je ne l'ai pas hascheté. (lettre CXXXVI, Cabourg, août 1911, vol. Gall.)

Le chien tourne à la dette; la lettre au chien montre ce conflit. On peut faire plusieurs hypothèse à propos de la lettre au chien:
1/ Proust écrit au chien parce qu'il est fâché avec Hahn. C'est une fausse lettre, elle n'attend pas de réponse.
2/ Proust écrit au chien parce qu'il est chien. Il cherche ainsi à atteindre un autre Reynaldo pour parler de musique et de littérature.

La lettre montre deux styles, selon que Proust s'adresse à Hahn ou au chien. Pour Hahn, il s'agit d'un ton plus cérémonieux et d'un vocabulaire plus châtié que d'habitude. Pour s'adresser au chien, le ton est affectueux, «mon petit Zadig», il y a égalité devant l'amour et le malheur. Les temporalités se rejoignent, "être chien" rejoint de temps du "être enfant", c'est à dire des moments où l'on est sans défense. Il n'y a pas de diversion possible, la seule solution, c'est de s'enfermer dans son chagrin, sans perspective de passé ou de futur. Proust était ainsi à Combray: il était chien.

Le deuxième paragraphe de la lettre tourne à la leçon de morale: Proust a été homme et il est chien:

Dans les rares moments où je retrouve toute ma tendresse, toute ma souffrance, c'est que je n'ai plus senti d'après ces fausses idées, mais d'après quelque chose qui est semblable en toi et en moi mon petit chouen. Et cela me semble tellement supérieur au reste qu'il n'y a que quand je suis redevenu chien, un pauvre Zadig comme toi que je me mets à écrire et il n'y a que les livres écrits ainsi que j'aime.

[Ici Raymonde Coudert a fait allusion à un ouvrage d'Elizabeth de Fontenay qui devrait bientôt paraître (Sans offenser le genre humains), à un passage parlant des vrais et des faux amis. Je n'ai rien noté de plus précis.] Quelle querelle sépare ainsi les deux amis? On ne le sait pas.
En mai 1911, Reynaldo Hahn a perdu sa sœur aînée. Proust pense à son fils:

Depuis quelques jours je ne cessais de penser à votre petit neveu, le sourd et muet, à qui je pense souvent, dont je rêve souvent, un des seuls êtres pour qui je ne puisse pas croire que l'existence est finie et qu'il n'a pas ailleurs une compensation. (Lettre CXXXI, 1911)

En juillet, Proust est à Cabourg et souffre d'asthme. En août, il espère la légion d'honneur pour Hahn. Celui-ci lui envoie une préface qu'il a écrit pour un livre sur le chant. Proust donne son avis:

[...] petite préface où il y a une ou deux pages pas mal, mais rien d'inouï. Mais ce que vous dites à la fin sur le chant est ce que je connais de plus beau dans aucun écrit sur l'art. (Lettre CXXXVI, 1911)

Il continue:

Décourageons! Décourageons! C'est un devoir de décourager [...] tous ceux dont la bruyante nullité encombre un art que nous chérissons ardemment [...] [et qui est] des plus humains. [...] Humain [...] puisqu'il s'inspire de tout, procède de tout, peut et doit traduire ses émotions [...], recéler un pouvoir illimité d'incantation. (Lettre CXXXVI, 1911)

Cet été-là, Proust fait dactylographier Du côté de chez Swann. La lettre se termine ainsi:

«[...] je ne peux pas dire que je pense souvent à toi, car tu es installé dans mon âme comme une de ses couches superposées et je ne peux pas regarder du dedans au dehors, ni recevoir une impression du dehors au dedans sans que cela ne traverse mon binchnibuls intérieur devenu translucide et poreux.» Et il conclut «Adieu mon petit chouen. /Buncht» (Lettre CXXXVI, 1911)

On ne saura pas la raison de la lettre au chien, pourquoi Proust s'adresse au chien plutôt qu'au maître. Il existe entre les deux amis un très ancien différend, presque une controverse, à propos de la place de l'intelligence. Proust a reçu pour surnom "le poney" parce que Hahn habite rue du cirque.

«N'oubliez pas que ce n'est pas un surnom [je souligne] et que je suis, Reynaldo, en toute vérité/votre poney/Marcel». Lettre datée "Ce dimanche matin [16 septembre 1894]/Trouville [Hôtel des] Roches Noires, Calvados"

Proust n'est pas un trope, il est un poney. En PS de cette lettre apparaît un différent sur le jugement de Lohengrin que Proust aimait beaucoup.

«Votre poney vient de jouer [au piano] deux fois le Cimetière de campagne. Et au charme rural s'ajoutent des choses difficiles à nommer dans la langue des poneys et des hommes», [avec] son incompétence «de petite bête qui ne vous doit que sa tête rude à caresser, un regard sincère, et la publicité éclatante d'une confiante fraternité...» (Lettre XXVI, 1895)

Cette «bêtise» évolue vers une conception de la musique qui n'a plus beaucoup varié ensuite.
Emmanuel Berl souligne l'importance de la musique dans les lettres de Proust.
Proust se moque parfois ouvertement de Reynaldo Hahn.

Genstil, je vais vous agacer horriblement en parlant de musique et en vous disant que j'ai entendu hier au théâtrophone un acte des Maîtres chanteurs [encore Wagner] et ce soir... tout Pelleas [Debussy que Reynaldo Hahn n'aime pas davantage]! Or je sais combien je me trompe dans tous les arts [...] mais enfin, comme Buncht ne me punira pas, j'ai eu une impression extrêment agréable. [...] il est vrai que comme les étrangers ne sont pas choqués de Mallarmé parce qu'ils ne savent pas le français, des hérésies musicales qui peuvent vs crisper passent inaperçues pour moi [...] dans le théâtrophone, où à un moment je trouvais la rumeur agréable [...]quand je me suis aperçu que c'était l'entracte! [Et pour finir, Proust s'excuse de sa] «transcendantale incompétence». (Lettre CXXVIII, 1911)

Dans l'étude qu'il fait des «lettres sur la musique», Philippe Blay rappelle les termes de la controverse entre les deux hommes:

Le point sur lequel nous sommes en désaccord c'est que je crois que l'essence de la musique est de révéler en nous ce fond mystérieux (et inexprimable à la littérature et en général à tous les modes d'expression finis, qui se servent de mots et par conséquent d'idées [...]), de notre âme qui commence là où le fini et tous les arts qui ont pour objet le fini s'arrêtent, là où la science s'arrête aussi, et qu'on peut appeler le religieux. Reynaldo au contraire, en considérant la musique comme une dépendance perpétuelle à la parole, la conçoit comme le mode d'expression de sentiments particuliers, au besoin de nuances de la conversation. (Marcel Proust, Lettre à Suzanne Lemaire, 1895 [lundi 20 mai? 1895], in Corr. Kolb, TI, 1880-1895, 1970, Lettre 242, p.388-390)

L'enjeu de la dispute est donc une rivalité entre Reynaldo Hahn et Proust sur l'interprétation de la musique. Pour Proust influencé par Schopenhauer, la musique appartient au silence de l'humain sans mot. Pour Reynaldo Hahn, la musique est inséparable des mots.
Le monde sans mots est d'ailleurs le sol d'où Proust tirera l'écriture de son livre. La sonate et le septuor de Vinteuil, sans ausition possible, sont paradigmatiques de la musique du silence qui habite Proust.

Cela m'a rappelé Lévi-Srauss évoqué par mon maître Martin Rueff, qui dit dans Le Cru et le Cuit que la musique est un langage qui n'imite rien.
Il existe un abîme du silence; qu'on songe au vertige mortel qui saisit le narrateur quand la voix de sa grand-mère se tait au téléphone, à Balbec, ou au vertige du silence de la surdité, évoqué à travers le neveu de Reynaldo. Une autre forme de silence est l'aphasie:

«[...] Adieu mon cher petit genstil qui ne comprend pas pourquoi je n'ai pas pu regarder Zadig et qui a cru que c'était de l'indifférence. Mais pour d'autres choses tu me comprends et tu sais que ta lettre m'a fait la même chose que deux choses un jour où Maman est venue me dire: "Pardon de te réveiller mais ton père s'est trouvé mal à l'Ecole" et un autre plus récent à Evian.» Cette dernière mention renvoyant à une autre lettre qui dit, je cite: «[...] rien ne peut dépasser en horreurs les jours d'Evian où Maman frappait d'aphasie cherchait à me la dissimuler [...]» (Lettre CLII, 1912)

On pourrait citer d'autres exemples de pertes de parole, perte de parole de Blaise Pascal, perte de connaissance de Proust quand il redoute que Reynaldo Hahn obtienne de se faire envoyer au front malgré sa santé fragile, etc. La peur de la perte de parole, c'est la peur de l'inhumain.
Pour reprendre Lévi-Stauss, la musique n'est pas dictée par le sens. Elle est décollée du sens. La littérature conjugue le son et le sens, quoique le langage précède le son.[3]

Dans la lettre au chien transparaît la théorie du langage de Proust. On peut tout dire mais quelque chose est impossible à dire. Il faut mener une guerre à la langue, il y a nécessité de l'animalyser. Le silence de Zadig est le silence de tout vivant qui manque de mot.
Dans son PS à la lettre suivante, Proust indiquera «respects à Zadig», prouvant que pour Proust, l'animal est au dessus de l'intelligence.

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A.C. : c'est la première fois que j'entends une communication sur la "lettre au chien".
S'en suivra un dialogue de sourds plutôt comique, Antoine Compagnon voulant à toute force faire admettre à Raymonde Coudert que Proust n'écrit pas réellement au chien, qu'il ne s'agit que d'une figure de discours, et qu'il n'y a pas de querelle spécifique à cette période, mais simplement une utilisation de figure de style.
A.C.: Mais pourquoi ne voulez-vous pas que ce soit un trope?
R.C.: Parce que c'est un chien!

la version de sejan

Notes

[1] cf. Essais et articles, Pléiade p.555. Le distique est en fait un quatrain: Le pleur qui chante au langage / Du poète, Reynaldo / Hahn tendrement le dégage, / Comme en l'allée un jet d'eau.

[2] Sodome et Gomorrhe, Clarac t2, p.656

[3] à retrouver