Je continue à ne noter que quelques pistes pour moi-même (des références, principalement) sans beaucoup me préoccuper des articulations logiques et vous renvoie à sejan pour une recension minutieuse et parfois plus qu'exhaustive.

6 janvier 2008

En l'absence d'intervenant, Antoine Compagnon a profité de la seconde heure pour introduire le thème des séminaires de cette année: les témoignages.

Le témoignage: ne pas se présenter comme un exemple, mais comme un exemplaire.[1].

Le témoignage transporte dans le temps et l'espace.
La problématique du témoignage est très bien expliquée dans les premières lignes de Journal d’un homme de quarante ans de Jean Guéhenno. (1934)
L'écriture du témoignage naît avec les tranchées de 14-18.

A la lecture d'un témoignage, il n'est pas possible pour le lecteur de faire la part entre le type (général, lieu commun) et le tic (idiosyncrasie, anecdote).

D'après Chateaubriand dans ltinéraire de Paris à Jérusalem, les qualités d'un témoignage sont la fidélité, la neutralité, l'exhaustivité.
Montaigne veut un témoin simple, pas trop instruit, afin d'éviter l'amplification, la littérature.

autopsie: voir par soi-même.
Elizabeth Loftus en 1979 a démontré la faiblesse des témoignages dans Eyewitness testimony.
Compagnon cite également Témoins de Jean Norton Cru, qui montre comment les mêmes mythes traversent les récits des poilus.

Notes

[1] Le témoignagne est donc pris ici comme le récit de personnes inconnues, n'ayant rien de remarquable, sans légitimité politique ou artistique qui expliquerait qu'elles écrivissent des mémoires.