On se fait des cheveux quand on est à poil. C'est la barbe! alors on rase les murs. On fronce les sourcils, et si l'on n'a pas un poil dans la main, sans se poiler, on mesure! On mesure le temps qui passe et ne repasse jamais (dommage pour nos chemises). On le mesure au petit poil, le poil étant l'unité de mesure universelle, né dans la soupe primitive trois milliard six cent millions d'années avant Jarry. Ne dit-on pas qu'il s'en est fallu d'un poil de mouche, d'un cheveu, pour que la vie n'apparaisse pas sur la Terre qui n'est qu'une planète poilue.

On a réglé cette affaire au quart de poil. Si cela n'avait pas eu lieu, on l'aurait raté à un poil près. Ratée, dit le rat poilu; loupée, répond le loup à poil.

Pour l'instrument de mesure on a le choix, le temps d'un battement de cil.

[...]

extrait de Viridis Candela n°27, p.52 Carnets trimestriels du Collège de Pataphysique, 21 pédale 134 Ep, vulg. 15 mars 2007