mercredi 17 février 2010
Identification d'une photo de Passage
Par VS, mercredi 17 février 2010 à 23:58 :: Camus, Renaud
J'ai de ma mère des clichés pris juste avant la guerre près de bassins et de vasques sur les pelouses d'Eileen-Roc, je ne sais pourquoi ni comment; sur l'un d'entre eux elle est en compagnie de la belle-sœur qui regarde l'objectif, tandis que ma mère, en tailleur et chapeaux blancs, est parfaitement de profil; les coudes repliés en arrière, elle est appuyée à une lourde balustrade; cette photographie a été reproduite dans ''Passage: grande beauté des femmes sur les terrasses''.Il s'agit de l'une des photos de Passage, notée "Collection particulière".
Renaud Camus, Journal d'un voyage en France (1981), p.261
Enfin, sur celle du bas de la page, à droite, ma mère, parfaitement de profil, est appuyée, de dos, les coudes repliés en arrière, contre une balustrade de pierre. Elle porte un tailleur blanc et un chapeau léger, blanc également. Une autre femme, qui doit être sa belle-sœur, Gabrielle, la femme de son frère Jean, se trouve à sa droite, au second plan, et regarde, elle, l'objectif. Toutefois, et malgré ce qu'a écrit, au revers, en lettres régulières, une main inconnue, il ne s'agit pas de l'été 1936, mais 37.
Jean-Renaud Camus, Denis Duvert, Été (1982), p.310
Une jeune femme rousse, étrangère de passage, sans doute, est appuyée de dos à la balustrade, arc-boutée presque, ses coudes en arrière sur la tablette. (Passage (1975), p.165)variations entre 1975 et 2007 (environ)
Grande beauté des femmes sur les terrasses. (Passage, p.30)
Je me demandais si le texte repris sur la SLRC était fidèle. En ce point précis au moins il présente des variations:
Mais lui considère tout cela avec une apparente indifférence. Il n'a plus pour passe-temps que les mots croisés et la lecture de l'indicateur des chemins de fer. Grande beauté du soir sur les terrasses. Puis, se tenant par la main à une distance raisonnable, ils exécutent un pas de danse improvisé sur des thèmes sioux. Paragraphe. (Passage, p.161)De même page 137, variation dans la ponctuation et bégaiement (il s'agit ici d'un tableau de Canaletto):
Mais lui considère tout cela avec une apparente indifférence. Il n'a plus pour passe-temps que les mots croisés et la lecture de l'indicateur des chemins de fer. Grande beauté du soir sur les terrasses. Grande beauté du soir. Grande beauté des femmes. Grande beauté des terrasses, des balustrades, des hauteurs, des baies. Puis, se tenant par la main à une distance raisonnable, ils exécutent un pas de danse improvisé sur des thèmes sioux. Paragraphe. (''Passage en ligne).
Sur la terrasse de gauche, un homme en habit sombre, un révérend peut-être, joue au croquet ou au palet. A moins que ce ne soit un jardinier qui balaie. Deux femmes sont appuyées à la balustrade. L'une d'elles fait signe aux rameurs, sur la Tamise, ou bien elle désigne à sa compagne un point particulier du panorama. (Passage, p.137)Dans L'Amour l'Automne
Sur la terrasse de gauche, un homme en habit sombre, un révérend peut-être, joue au croquet ou au palet; à moins que ce ne soit un jardinier qui balaie. Deux femmes sont appuyées à la balustrade. Deux femmes sont appuyées à la balustrade. L'une d'elles fait signe aux rameurs, sur la Tamise; ou bien elle désigne à sa compagne un point particulier du panorama. ('Passage en ligne)
On retrouve en diptyque l'évocation de la photo puis du tableau.
D'abord la photo de Passage:
Une autre illustration, à droite de la précédente, représente des femmes, appuyées de dos à une balustrade, sur une terrasse, sans doute au bord de la mer. On pourrait être à peu près en 1936, à en juger d'après les toilettes. Il fait beau. Pas un nuage. Et la légende :Ensuite le tableau :
Grande beauté des femmes sur les
Renaud Camus, ''L'amour l'Automne'', p.136
[Lui était tout à fait certain, par exemple, d'avoir en sa bibliothèque le volume de la collection Tout l'oeuvre peint qui lui aurait permis de comparer une fois de plus — d'un point de vue topographique, s'entend, bien plus que pictural à proprement parler — les deux vues de la Tamise peintes par l'artiste vénitien dans les tout premiers temps de son séjour à Londres [1759??????]. Sur la terrasse de gauche, un homme en habit sombre est occupé à balayer. Plus bas deux femmes sont appuyées à la rampe du garde-fou. L'une d'elles fait signe aux rameurs, en contrebas ; ou bien elle commente pour sa compagne un point particulier du panorama, un danger sûrement, ou bien une chose, au contraire, merveilleuse, qu'elle désigne de sa main tendue.La dernière proposition ("ou bien elle commente pour sa compagne un point particulier du panorama, un danger sûrement, ou bien une chose, au contraire, merveilleuse, qu'elle désigne de sa main tendue") fait référence à L'Année dernière à Marienbad, de Robbe-Grillet.
Ibid, p.137