Paris, vendredi 29 novembre 1963

[…]

Je demande à Georges [Pompidou]: «Qui est cette demoiselle Fonda à côté de qui je suis placé?» Et il me répond, non sans orgueil:

— Mais c'est Jane Fonda…

Une jeune comédienne américaine dont on parle beaucoup, en ce moment, et dont la beauté est célèbre. Je ne l'ai encore jamais vue, même en photographie et la voici qui arrive la dernière, coquette, pépiante et charmeuse, tutoyant Georges, qui, au cours de la soirée lui fera des frais aussi souvent qu'il le pourra, heureux, flatté, goûtant une des vraies récompenses de sa réussite.

Claude Mauriac, Les espaces imaginaires, p.254