Véhesse

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jeudi 27 décembre 2012

L'Etat contre l'esprit d'entreprise, une vieille tradition française

Le thème de la complication extrême du droit français des affaires, des bâtons qu'il met dans les roues des entrepreneurs et des investisseurs, et des périls qu'il implique pour eux, est très présent chez Nobel à la fin de sa vie. Il le sera plus encore chez Sohlman après la mort du chimiste — mais alors il s'agira plutôt des droits de succession: tout, absolument tout, plutôt que le système français; la domiciliation à éviter à tout prix sera celle de l'avenue Malakoff qui avait pourtant offert à Nobel sa plus durable adresse, d'autant qu'il avait gardé possession de son hôtel parisien jusqu'à la fin de ses jours.

Renaud Camus, Demeures de l'esprit - Italie, Nord, p.19 (Fayard, 2012)

lundi 24 décembre 2012

Les états successifs de l'écriture

Tout le XIXe siècle a vu progresser ce phénomène dramatique de concrétion. Chez Chateaubriand, ce n'est encore qu'un faible dépôt, le poids léger d'une euphorie du langage, une sorte de narcissisme où l'écriture se sépare à peine de sa fonction instrumentale et ne fait que se regarder elle-même. Flaubert — pour ne marquer ici que les moments typiques de ce procès — a constitué définitivement la Littérature en objet, par l'avènement d'une valeur-travail : la forme est devenue le terme d'une «fabrication », comme une poterie ou un joyau (il faut lire que la fabrication en fut «signifiée», c'est-à-dire pour la première fois livrée comme spectacle et imposée). Mallarmé, enfin, a couronné cette construction de la Littérature-Objet, par l'acte ultime de toutes les objectivations, le meurtre : on sait que tout l'effort de Mallarmé a porté sur une destruction du langage, dont la Littérature ne serait en quelque sorte que le cadavre.

Partie d'un néant où la pensée semblait s'enlever heureusement sur le décor des mots, l'écriture a ainsi traversé tous les états d'une solidification progressive : d'abord objet d'un regard, puis d'un faire, et enfin d'un meurtre, elle atteint aujourd'hui un dernier avatar, l'absence: dans ces écritures neutres, appelées ici « le degré zéro de l'écriture », on peut facilement discerner le mouvement même d'une négation, et l'impuissance à l'accomplir dans une durée, comme si la Littérature, tendant depuis un siècle à transmuer sa surface dans une forme sans hérédité, ne trouvait plus de pureté que dans l'absence de tout signe, proposant enfin l'accomplissement de ce rêve orphéen : un écrivain sans Littérature.

>Roland Barthes, préface au Degré zéro de l'écriture

vendredi 21 décembre 2012

Le roi David

Il n'existait jusqu'à présent aucune mention de David en dehors de la Bible. En 1993, toutefois, une stèle a été découverte à Dan, près des sources du Jourdain. Sur cette stèle, une inscription rédigée en araméen célèbre une victoire de Hazraël, roi de Damas, sur le roi d'Israël et sur le roi de la «maison de David»

Jean-Louis Ska, Les énigmes du passé - Histoire d'Israël et récit biblique, p.91

mercredi 19 décembre 2012

Les miracles

En effet, la mentalité ancienne ne distingue pas, comme la mentalité contemporaine, entre les phénomènes «naturels» que la science peut expliquer, et les phénomènes «surnaturels» que la science ne réussit pas à expliquer. Le principal «miracle», pour le monde antique, est le simple fait de l'existence en tant que telle, c'est-à-dire le fait qu'il y a un monde peuplé d'êtres vivants. Exister est un miracle constant, parce que la mort est beaucoup plus normale que la vie.

Jean-Louis Ska, Les énigmes du passé - Histoire d'Israël et récit biblique, p.53

samedi 15 décembre 2012

Les procès de Juan Asensio

Un commentaire à la suite du précédent billet me fait penser qu'il est temps de donner quelques explications factuelles. Je vais essayer de faire court et chronologique, de donner quelques lignes directrices pour comprendre les divers billets concernant les procès contre Juan Asensio.


1/ La plainte au pénal pour accès frauduleux dans un STAD[1] et atteinte au secret des correspondances

La plainte a été déposée début septembre 2009 par Jean-Yves Pranchère.
J'ai été appelée à témoigner le 15 septembre 2009.
Le 21 septembre 2009, l'hébergeur Blogspirit a mis quatre billets de Juan Asensio hors ligne. Celui-ci a aussitôt été persuadé que j'étais à l'origine de la plainte. Il m'a écrit dans son style habituel et a écrit à des proches non blogueurs.
Le 21 septembre, nous avons découvert l'une des fausses identités d'Asensio, Pierre Seintisse, dont il se sert pour espionner les profils FB[2].
Le 10 octobre 2009, je porte plainte à mon tour, devant me rendre à l'évidence: Juan Asensio est si aveuglé par son ressentiment à mon égard qu'il ne peut concevoir que je ne sois pas à l'origine de la plainte contre lui et la mise hors ligne de ses billets.

Notre plainte est reçue: le parquet poursuit Juan Asensio. Cela devient une affaire pénale.
Le 18 juin 2010, Asensio fait l'objet d'un rappel à la loi. Le tribunal lui propose d'en rester là s'il reconnaît ses torts. Juan Asensio refuse.
L'audition a lieu le 6 octobre 2011, il est reconnu coupable le 17 novembre 2011.

Juan Asensio fait appel, nous attendons la prochaine audition (date non fixée pour l'instant).


2/ La plainte pour injures et diffamation

En mars 2010, Emmanuel Regniez publie une phrase sibylline (une citation de Lautréamont) sur son mur FB pour désapprouver que des amis/connaissances (je ne sais) publient sur leur blog une interview d'Asensio.
Juan Asensio furieux pond un billet violent et s'en prend au passage à Jean-Yves Pranchère et moi-même puisque nous sommes des amis de Régniez (c'est notre seul tort dans cette affaire).
Il tente d'entraîner dans sa querelle Pierre Jourde.
Bref, tout cela nous paraît bel et bien une tentative d'intimidation internautique envers nous suite à notre plainte de l'automne précédent.
Emmanuel Régniez, Jean-Yves Pranchère et moi-même décidons de porter plainte pour injures et diffamation.

Malheureusement, nous manquerons de précision et serons déboutés sur la forme, pour ne pas avoir distingué les injures de la diffamation. L'affaire ne sera pas jugée sur le fond.
Voir ici les arguments de l'avocat de Juan Asensio, qui permettent de se faire une idée assez juste du style d'Asensio et des raisons de notre plainte.


3/ La plainte pour usage abusif de tags (métabalises)

Juan Asensio prend l'habitude de taguer les billets les plus divers avec nos noms, ce qui fait que Google associe nos noms aux mots et images les plus désagréables.
Je cite comme exemple, parce qu'il est représentatif et parlant, celui d'un billet sur Matzneff contenant un panneau de signalisation avec deux personnages en position obscène ou érotique (à votre guise). Lorsqu'on tape mon nom dans Google, cette image y est associée. La preuve ici.

Le but de Juan Asensio est bien de faire remonter nos noms associés à des insultes en tête de Google (agir sur le Google rank), c'est une stratégie qu'il a souvent employée en s'en vantant (voir le passage Valérie Scigala publiquement ridiculisée, son blog relégué, etc, etc).
Il s'agit de "google bombing", pour ceux qui connaissent le terme.

Décidés à ne pas nous laisser intimider, nous portons plainte de nouveau.
Ce fut jugé une première fois en octobre 2010, les juges nous avaient alors déboutés sans donner d'explication réelle.
Nous sommes allés en appel, c'est à cet appel que ce rapporte le jugement rendu le 21 novembre 2012 qui nous condamne aux frais irrépétibles (les frais d'avocat engagés par Juan Asensio et Blogspirit).
Les juges n'ont pas donné de réponse sur le fond (pour le dire en terme geek, ils n'ont pas jugé de la légalité d'un google bombing pour une personne privée, autrement dit quelqu'un qui n'est pas un personnage public).

Il reste à décider si nous allons en cassation.


                                                                              *********************


PS: concernant la haine de Juan Asensio à mon égard, vous trouverez ici un point de vue extérieur qui vous permettra de comprendre également la haine d'Asensio envers Renaud Camus.


PPS: En repensant aux dernières péripéties / gesticulations asensiennes, je me demandais pourquoi cela m'affectait si peu.

Je crois que j'ai compris, j'ai saisi le moment cathartique: c'est le moment des dépositions au tribunal, cette après-midi où Juan Asensio a menti froidement à diverses reprises sur divers sujets.

Il est très différent de mentir devant quelqu'un qui ne sait pas la vérité, chez qui vous faites naître l'impossibilité de décider ou en qui vous implantez une fausse certitude; ou de mentir devant quelqu'un qui sait que ce que vous dites est faux, que vous êtes en train de mentir devant lui et qui sait que vous savez qu'il le sait.

Nous sommes en général sans défense devant un menteur, parce que notre éducation nous a appris qu'il ne fallait pas mentir — ce qui ne nous empêche pas de le faire, mais alors si possible de façon indiscernable, en espérant que la personne en face ne l'apprendra jamais. Nous envisageons rarement le cas de quelqu'un qui mente frontalement, en sachant que nous le savons et que (espère-t-il, c'est son pari) nous ne pourrons rien prouver.

Parole contre parole. Cette fourberie frontale peut rendre fous ceux qui ne supportent pas de ne pas avoir l'occasion de démontrer ce qu'ils avancent, ceux qui de façon plus romantique que juridique supposent que la bonne foi est un argument suffisant devant un tribunal.

Moi, cette fourberie m'a soulagée. Ce mensonge, ces mensonges, étaient la preuve que Juan Asensio savait parfaitement qu'il avait tort. C'était un aveu.
Sinon, pourquoi mentir?

Notes

[1] système de traitement automatisé de données (en l'occurrence un groupe fermé sur FB)

[2] Voir ici. Remarquez l'adresse mail utilisée: c'est celle de Ludivine Cissé que "Pierre Seintisse" s'est appropriée.

mardi 11 décembre 2012

Altruisme

« C'est le genre de femme qui vit pour les autres — et ces autres, vous les reconnaissez facilement à leur air traqué.»

C.S. Lewis, Tactique du diable, p.117

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