Des protestations géantes ont lieu à Los Angeles et New York. Sur FB le commentaire suivant explique: «nous ne manifestons pas pour dire que l'élection est illégale, mais pour dire qu'elle est catastrophique».

Mais tant que les gens n'ont pas peur de dire et montrer et écrire ce qu'ils pensent, tout va bien. (Les écoutes et analyses de la NSA (et autres dispositifs) ne sont-elles pas destinées à identifier les opposants au régime, intérieurs et extérieurs? Mais ensuite, quelle sont les décisions prises?)

J'en profite pour un exercice de traduction d'un texte qui explique: «Vous ne l'avez peut-être pas voulu, mais vous l'avez provoqué». (Une des règles de base, il me semble: avant de faire un geste irrémédiable, réfléchissez aux conséquences!)
Not all Trump supporters are racist, misogynist, xenophobes. All Trump supporters saw a racist, misogynist, xenophobe and said "this is an acceptable person to lead our country."
You may not have racist, misogynist, xenophobic intent, but you have had racist, misogynist, xenophobic impact.
Impact > intent.
So when you get called racist, misogynist, and xenophobic -- understand that your actions have enabled racism, misogyny, and xenophobia in the highest halls of our federal government, regardless of why you voted for him.
You have to own this. You don't get to escape it because your feelings are hurt that people are calling you names. You may have felt like you had no other choice; you may have felt like he was genuinely the best choice for reasons that had nothing to do with hate.
But you have to own what you have done: you have enabled racism, misogyny, and xenophobia.
Impact > intent. Always.

source : Phillip Howell sur FB


Tous les supporters de Trump ne sont pas racistes, mysogines et xénophobes. Tous les supporters de Trump ont vu un xénophobe raciste et mysogine et se sont dit: «Voila un dirigeant acceptable pour notre pays.»
Vous pouviez ne pas avoir d'intentions racistes, mysogines ou xénophobes, mais votre choix a des conséquences racistes, mysogines et xénophobes.
Conséquences > intentions.
Donc lorsqu'on vous traite de racistes, mysogines et xénophobes, comprenez: quelles que soient les raisons pour lesquelles vous avez voté pour Trump, vos actes ont rendu légitimes le racisme, la mysoginie et la xénophobie au plus haut niveau du gouvernement fédéral.
Vous devez accepter cette responsabilité. Vous ne pouvez y échapper au prétexte que vous vous sentez insultés quand des gens vous donnent ces noms. Vous pouvez avoir eu l'impression que vous n'aviez pas d'autre choix, vous pouvez avoir l'impression qu'il était véritablement le meilleur choix pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la haine.
Mais vous devez accepter la responsabilité de ce que vous avez fait: vous avez rendu légitimes le racisme, la mysoginie et la xénophobie.
Les conséquences dépassent les intentions. Toujours.

J'ai eu la surprise de trouver souligner dans un autre article l'importance de la politesse. L'importance de la politesse, c'est ce que j'aurai découvert en quatorze ans d'internet: quand elle disparaît, il faut s'attendre au pire, y compris de la part de personnes qui partagent à priori vos idées.
[…] This generally has been called the "hate election" because everyone professed to hate both candidates. It turned out to be the hate election because, and let’s not mince words, of the hatefulness of the electorate. In the years to come, we will brace for the violence, the anger, the racism, the misogyny, the xenophobia, the nativism, the white sense of grievance that will undoubtedly be unleashed now that we have destroyed the values that have bound us.

We all knew these hatreds lurked under the thinnest veneer of civility. That civility finally is gone. In its absence, we may realize just how imperative that politesse was. It is the way we managed to coexist.

If there is a single sentence that characterizes the election, it is this: "He says the things I’m thinking." That may be what is so terrifying. Who knew that so many tens of millions of white Americans were thinking unconscionable things about their fellow Americans? Who knew that tens of millions of white men felt so emasculated by women and challenged by minorities? Who knew that after years of seeming progress on race and gender, tens of millions of white Americans lived in seething resentment, waiting for a demagogue to arrive who would legitimize their worst selves and channel them into political power? Perhaps we had been living in a fool's paradise. Now we aren't. […]

Neal Gabler, Farewell America, le 10 novembre 2016


Ces élections ont été communément appelées "les élections de la haine" parce que chacun a déclaré qu'il détestait les deux candidats. Cela s'est avéré les élections de la haine à cause de, ne mâchons pas nos mots, la haine qui emplissait l'électorat. Dans les années à venir, nous allons faire face à la violence, à la colère, au racisme, à la mysoginie, à la xénophobie, à la préférence nationale, au sentiment d'injustice des Blancs qui auront sans aucun doute libre cours maintenant que nous avons détruit les valeurs qui nous unissaient.

Nous savions tous que ces haines rôdaient sous une très mince couche de civilité. Cette civilité a maintenant disparu. En son absence, nous pourrions être amenés à comprendre à quel point cette politesse était indispensable. C'est le moyen par lequel nous réussissons à coexister.

S'il y a une seule phrase qui caractérise cette élection, c'est «Il dit ce que je pense». C'est sans doute ce qui est si terrifiant. Qui savait que tant de dizaines de millions d'Américains avaient des pensées répugantes à l'encontre de leurs concitoyens américains? Qui savait que des dizaines de millions d'Américains se sentaient autant émasculés par les femmes et mis en péril par les minorités? Qui savait qu'après des années de ce qui paraissait du progrès dans les domaines de l'égalité des races et des sexes, des dizaines de millions d'Américains blancs vivaient dans une ressentiment dévorant, dans l'attente d'un démagogue qui légitimerait la pire part d'eux-mêmes et les conduirait au pouvoir politique? Peut-être vivions-nous au royaume des illusions. Plus maintenant.

PS qui n'a rien à voir, mais peut-être que si, tangentiellement:
«Qui savait que tant de dizaines … se sentaient aussi émasculés par les femmes…? Qui savait … vivaient dans une ressentiment dévorant» : et lorsque je lis ça, je me souviens de mon malaise en lisant les discussions sur FB à propos de
Gone Girl. Certains commentaires "d'amis" FB étaient étranges (toujours sous couvert d'art et d'esthétisme, bien sûr), et ce «ressentiment dévorant» était clairement palpable. Cela provoque un sentiment de détresse, comme un vertige.