Billets pour la catégorie Au fil de(me)s jours :

Conseils de rédaction

Il y a quelques jours j'ai été émue par cette requête Google: "comment écrire une belle lettre d'amitié". Depuis, les requêtes de ce type ("écrire cartes de vacances", "quoi écrire sur une carte") se multiplient.

Je vais donc ajouter un conseil personnel aux conseils de Parlez mieux, écrivez mieux:

Si vous ne savez quoi écrire, choisissez un détail, une anecdote, survenus dans les les six ou douze dernières heures. Evitez absolument de vouloir résumer au dos d'une carte postale les six derniers mois à un ami à qui vous ne donnez jamais de nouvelles : aucun événement survenu dans les six derniers mois ne vous paraîtra assez important pour être raconté six mois après, et vous aurez l'impression de n'avoir rien à dire.
En revanche, le pastis du midi précédent fera un très bon sujet, une fois que vous aurez précisé où, quand, avec qui, en faisant quoi, vous l'avez bu.
Le curieux de ce conseil, c'est que de fil en aiguille vous vous retrouverez rapidement à en avoir trop à raconter, dans l'obligation d'écrire sur toute la carte postale, d'en commencer une deuxième, de courir acheter des enveloppes au Monoprix du coin...

(L'écriture entraîne l'écriture, ici vous aurez droit à une citation de Paul Valéry quand je serai rentrée chez moi, promis.)


ajout le 16 août 2007 (tout vient à point à qui sait attendre.)

Ricardou parle du «simple entrain d'un porte-plume»:

J'entre dans un bureau où quelque affaire m'appelle. Il faut écrire, et l'on me donne une plume, de l'encre, du papier qui se conviennent à merveille. J'écris avec facilité je ne sais quoi d'insignifiant. Mon écriture me plaît. Elle me laisse une envie d'ECRIRE. Je sors. Je vais. J'emporte une excitation à écrire qui se cherche quelque chose à écrire.
Paul Valéry, Tel Quel II, Littérature, cité page 65 de Pour une théorie du Nouveau roman, de Jean Ricardou


A voir

La photo du jour.

Déclaration d'amour à réciter un tournesol à la main

«Princesse, je...
D'abord, comment allez-vous, euh... ça va, moi aussi, ça va bien...
J'ai... vu cette fleur et j'ai pensé à vous parce qu'elle est jolie et... moi c'est vrai je n'aime pas beaucoup ce qui est joli mais je me suis dit que vous, vous l'aimeriez parce que vous, vous êtes jolie...
Mais je vous aime bien quand même, hein, c'est que je...
Ahhh, que c'est difficile...!»

J'adore ce passage de Shreck (I). Son air piteux, son "Ahhh, que c'est difficile". Je pense souvent, lors de malentendus, de gaffes, d'impairs, alors qu'il n'y avait que de la bonne volonté de part et d'autre : "Ahhh, que c'est difficile".

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