in Ethics vol 111/1, octobre 2000. p64-78

Synthèse en 30 secondes.

Pourquoi la dénonciation des inégalités politiques, sociales, économiques que subissent les femmes partout dans le monde n'est-elle pas mieux prise en compte par le droit international et les instances internationales? (par opposition à l'abolition de la torture ou la dénonciation du racisme, par exemple, très largement acceptés)

D'une part cette prise en compte se heurte aux Etats qui lui opposent la tradition, les mœurs, la religion: les droits des femmes passent en second derrière ces domaines. Toute signature d'accord international donne lieu à une liste impressionnante d'exceptions de la part des pays signataires.

D'autre part les femmes elles-mêmes ne sont pas d'accord entre elles. Les femmes des pays hors Occident s'opposent notamment au concept d'universalité (des droits universels) qui leur rappelle trop l'Occident et les colonies et souhaitent l'examen de leur conditions particulières selon le pays, la classe, la race, etc. Elles revendiquent une place plus importante accordée aux droits sociaux et économiques avant les droits civils et politiques (première revendication des femmes en Occident).

Deux outils ou méthodes sont proposés comme options :
"le voyage autour du monde", qui revient à voir le monde à travers les yeux des autres (méthodes en trois phases, voir Maria Lugones, «Playfullness, 'World travelling' and Loving perception»);
Une méthode similaire est le "transversalisme" qui consiste à rester enraciné dans son histoire et son identité tout en se déplaçant pour comprendre les racines des autres femmes en dialogue.
Une autre méthode est "la communauté imaginaire" proposée par Chandra Mohanty (concept emprunté à Bendict Anderson) qui permet une "amitié horizontale" et une alliance politique et stratégique qui ne nivelle pas les différences de statuts entre les différentes femmes.


NB : à vrai dire ces méthodes sont peu expliquées dans l'article et mériteraient un développement à part entière.