Billets pour la catégorie Des livres :

Actualité et fiction II

Quelques jours auparavant, j'avais également relevé ce genre de coïncidence entre la fiction et la réalité.

Des collégiens lyonnais inventent la rixe spectacle
Un élève de 15 ans a été sérieusement blessé lors d'une bagarre organisée à la manière d'une rencontre payante.
[...] L'affrontement entre un élève de troisième et un autre de quatrième aurait pour origine un différend verbal survenu quelques jours auparavant au collège. On parle d'une banale histoire de tee-shirt porté par la victime. Rendez-vous a été pris, en tout cas, pour une explication musclée après la classe. La rumeur se répand alors comme une traînée de poudre dans le collège et jusque dans les établissements voisins. Selon la plainte déposée par la victime, un élève renvoyé deux ans plus tôt aurait même joué les organisateurs, faisant payer pour assister au «spectacle».
Deux jours plus tard, le jeudi 19 avril, une quarantaine de garçons et de filles élèves du collège Vendôme, mais également inscrits dans d'autres établissements, se retrouvent finalement dans la cour d'immeuble où le garçon menacé reçoit la correction promise. Certains filment même la scène avec leur téléphone portable. Le collégien de troisième, âgé de 15 ans, reçoit des coups de poing au visage qui lui fracturent la mâchoire. Toujours hospitalisé, il lui a été prescrit une immobilisation de quarante-cinq jours.

Frédéric Poignard, in Le Figaro du 2 mai 07


Une variante de cette scène est décrite dans La guerre des chocolats, de Robert Cormier. Cormier est un excellent auteur de l'Ecole des loisirs, et autant les Bébés de farine sont vraiment un livre pour enfants, autant tout le monde peut être intéressé par La guerre des chocolats, ne serait-ce que pour savoir ce qu'il est prévu de faire lire aux adolescents. Ce livre me rappelle par bien des aspects Sa majesté des mouches, de Golding, à cela près qu'il se déroule dans un contexte scolaire, et que la lâcheté, voire la cruauté et la bêtise, des adultes ont largement leur part de responsabilité dans l'enfer que devient progressivement le lycée.

Archie dirige une bande de mauvais garçons qui font la pluie et le beau temps à Trinity College. Ce qui fait la force d'Archie, c'est son imagination démoniaque et son intuitive connaissance des motivations des gens. Il organise un combat entre Janza, la brute de l'école, et Renault, un élève qui a résisté à Archie en refusant de vendre des chocolats pour la fête de l'école.

Les billets de tombola se vendaient comme des photos pornos.
[...]
Ces billets de loterie.
Oh! la! la! Terrible!
Archie n'en avait pas encore vu un de rempli et il arrêta l'un des vendeurs recrutés par Brian Cochran.
«Voyons!» dit Archie, en tendant la main.
Le gars fut rapide à s'exécuter et Archie fut content de sa soumission. Je suis Archie. Mon désir est un ordre.
Au milieu des spectateurs agités et bruyants, Archie regarda le papier. Dessus étaient écrits les mots suivants:
Janza
Un direct du droit dans la mâchoire
Jimmy Demers
Voilà la beauté de cette loterie, simple, étonnante, le genre de tour inattendu qui faisait la renommée d'Archie Costello car on était toujours sûr qu'Archie pouvait se surpasser. D'un seul coup, Archie avait forcé Renault à se montrer, à s'impliquer dans la vente des chocolats et l'avait mis aussi à la merci de l'école et des élèves. Les combattants sur l'estrade n'auraient aucune volonté propre. Il faudrait qu'ils se battent comme les spectateurs l'exigeaient. Tous ceux qui avaient acheté un billet — et qui aurait refusé? — avaient l'occasion d'être impliqués dans ce combat, et d'observer deux types se battre à une distance suffisante, sans danger de recevoir des coups. La difficulté avait été d'amener Renault ici, ce soir. Une fois sur l'estrade, Archie savait qu'il ne pouvait pas refuser de continuer, même en entendant parler des billets. Et c'est ainsi que ça s'était déroulé. Magnifique.
Carter s'approcha. «Ils se vendent pour de bon, Archie,», dit-il. Carter appréciait l'idée du combat. Il adorait la boxe. Il avait d'ailleurs acheté deux billets et s'était bien amusé à chercher quels coups demander. Il s'était finalement décidé pour un crochet du droit dans la mâchoire et un uppercut. Au dernier moment, il avait failli assigner les coups à Renault — pour donner une chance au gars. Mais Obie était près de lui, Obie qui met toujours son nez dans les affaires des autres. Alors Carter avait inscrit le nom de Janza. Janza la bête, toujours prête à sauter si Archie lui disait de sauter.

Robert Cormier, La guerre des chocolats, p.194 et suiv.


Cormier est également l'auteur d'un excellent livre de science-fiction, L'éclipse, l'histoire d'un jeune garçon qui découvre qu'il peut devenir invisible.

Le pirate des Caraïbes

Un rayon de lune tombant sur lui d'entre les nuages, comme le jet de lumière d'une lanterne sourde, le détachait en clair du fond sombre des sapins, et eût permis, s'il se fût trouvé là quelque spectateur, d'examiner sa physionomie et son costume d'une truculence caractéristique. Sa face basanée et cuivrée comme d'un sauvage caraïbe faisait briller par le contraste ses yeux d'oiseau de proie et ses dents d'une extrême blancheur, dont les canines très pointues ressemblaient à des crocs de jeune loup. Un mouchoir ceignait son front comme le bandeau d'une blessure, et comprimait les touffes d'une chevelure drue, bouclée et rebelle, hérissée en huppe au sommet de la tête; un gilet de velours bleu, décoloré par un long usage et agrémenté de boutons faits de piécettes soudées à une tige de métal, enveloppait son buste: des grègues de toile flottaient sur ses cuisses, et des alpargatas faisaient s'entrecroiser leurs bandelettes autour de ses jambes aussi fermes et sèches que des jambes de cerf. Ce costume était complété par une large ceinture de laine rouge montant des hanches aux aisselles, et entourant plusieurs fois le corps. Au milieu de l'estomac, une bosse indiquait le garde-manger et le trésor du malandrin; et, s'il se fût retourné, on eût pu voir dans son dos, dépassant les deux bords de la ceinture, une immense navaja de Valence, une de ces navajas allongées en poisson, dont la lame se fixe en tournant un cercle de cuivre, et porte sur son acier autant de stries rouges que le brave dont elle est l'arme a commis de meurtres. Nous ne savons combien la navaja d'Agostin comptait de cannelures écarlates, mais à la mine du drôle il était permis, sans manquer à la charité, de les supposer nombreuses.

Théophile Gautier, Le Capitaine Fracasse, chapitre IV

Six mois

Thomas Bidegain, scénariste dans le civil - la lutte contre le tabagisme est une guerre - a arrêté de fumer en 2005 et tenu le journal de son combat et de sa victoire, dont il n'est pas convaincu qu'elle en soit une. Des phrases courtes, incisives, où l'autodérision voisine avec la critique d'une société qui impose ses normes. Et beaucoup d'illustrations : fumeurs de cinéma, publicités pour des cigarettes et affiches de prévention, alternativement.

«Pourquoi arrêter de faire quelque chose que je fais si bien?», se demande l'auteur à treize jours du début de son sevrage. Et de décrire le geste des doigts, l'expulsion de la fumée en volutes rêveuses, l'arrachage du filtre «d'un coup de dents viril». «Et qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire à la place?», s'interroge-t-il. La référence de notre fumeur, c'est Clint Eastwood dans les westerns de Sergio Leone. «Le sevrage est une expérience solitaire, silencieuse (...) On prend la décision de souffrir. Et on souffre. Si on s'y tient, on finit même par avoir le sentiment de se rapprocher de Clint Eastwood.» Mais d'ajouter, on est à J-8 : «Sauf que Clint Eastwood, la pression de la société, l'addiction à la nicotine, la peur du cancer, l'haleine lourde, la loi Evin, le prix du paquet, il s'en fout. Il fume des cigarillos. (...) L'arrêt du tabac est donc une décision à la Clint Eastwood, mais que Clint Eastwood ne prendrait jamais.»

Même si on n'est pas un fumeur repenti, on peut compatir aux angoisses et aux hésitations de l'Eastwood français, en tout cas en sourire. Il se demande combien des défis qu'il s'est lancés il a pu tenir (aucun). Il relativise les sept ans de vie théoriquement gagnés : sept ans de la fin de la vie, «de quand on a mal partout et qu'on n'entend plus très bien, de quand on ne fait plus l'amour et qu'on perd la mémoire») (J-3). Il est impressionné par les tabacologues, dont «l'épée du savoir tranche le doute»: «Ils disent: "Vous allez souffrir." On souffre. "Mâchez du chewing-gum." On mâche. "Vous allez prendre du poids." On grossit. Ce sont des scénaristes de film d'horreur.» (J-3) Il décide de ne pas parler aux autres de sa décision d'arrêter (J-1). Il imagine faire fortune en créant dans les restaurants une troisième zone, pour les ex-fumeurs, «avec des menus minceur, des gants de boxe et des couteaux à bouts ronds» (J+2). Il essaye de se concentrer pour écrire mais n'y arrive pas (J+5). Il change d'avis et essaie de partager sa douleur avec tout le monde, mais «l'enfer, c'est pas tellement les autres, c'est surtout toutes les conneries qu'ils peuvent dire» (J+5). Il n'essaie plus de faire autre chose car «arrêter de fumer est un travail à plein-temps» (J+6). Il s'aperçoit que tout le monde est en train d'arrêter de fumer et cela le frustre: «Si tout le monde y arrive, ça devient quoi, mon exploit?» (J+18). Il est victime de la déprime du quatrième mois (J+4 mois)... Enfin, la victoire (J+des tonnes). L'histoire s'achève. Sur l'affiche représentant Clint Eastwood, on a effacé le cigarillo. «Fumer tue, le reste, on s'en charge», conclut le vainqueur, qui n'est pas sûr d'être jamais un non-fumeur heureux.

Renée Carton, in Le Quotidien du médecin, le 23/04/2007

Arrêter de fumer tue, Thomas Bidegain, éditions de La Martinière


J'ai arrêté il y a six mois jour pour jour. Ça va. Je rêve juste de croiser un ami fumeur à qui je puisse emprunter une clope, mais il y en a de moins en moins.

Réflexions post-marxistes

— Un jour, j'ai rappelé à Heidegger qu'il m'avait semblé avoir un peu hésité pour décider si ce n'était pas plutôt Schelling que Hegel qui serait, en un sens, le véritable achèvement de l'idéalisme allemand. Il m'avait répondu : oui, mais dans tous les cas, le destin de Schelling sera d'être éclipsé par Hegel, et cela durera so lang des Marxismus herrscht, aussi longtemps que durera le marxisme. Hegel sera porté au premier plan et fera ombre à Schelling aussi longtemps que le marxisme règnera.

Jean Beaufret in À la rencontre de Heidegger de Frédéric de Towarnicki, p.232


J'ai beaucoup de mal à comprendre que dix-sept ans après la chute du mur de Berlin, la gauche puisse encore se déclarer "socialiste", dans une vague référence à Marx, il me faut bien le supposer.

La Soif

J’ai acheté ce livre parce que son titre évoquait La faim, de Knut Hamsum, ce livre tant aimé d’Etty Hillesum et d’Evguenia Guinzburg — et je suis si sûre de l’aimer et d’être désespérée par lui que je ne sais si j’aurai un jour le courage de le lire — mais si, sans doute.
J’ai acheté ce livre parce qu’il était petit, russe, qu’il parlait de soldats et de Tchétchénie ; j’ai pensé à Anna Politkovskaïa, fasse qu’il y ait un lieu où sont recueillies nos pensées pour les morts.
J’ai feuilleté ce livre et pensé à M. — « Je n’avais pas réussi à caser toute la vodka dans le frigo », première phrase, — M. qui affirme que la vodka est le seul alcool qui ne lui fasse pas mal à la tête, moi je trouve que ça brûle, il faudrait peut-être insister — ou peut-être pas.

Le texte raconte la réconciliation de Constantin avec son visage, ou son absense de visage, fondu sous une grenade tchétchène. Il raconte les retrouvailles ratées avec un père coureur de jupons, réussies avec une jolie belle-mère, un demi-frère et une demi-sœur. Constantin a un don pour le dessin, Goya et Le Greco, cite le texte. La narration raconte la vie de Constantin en mélangeant la chronologie. C'est une écriture claire, sobre, sans défaitisme, plus tendre que dure (le sujet est dur, l'écriture est tendre).

Un instant plus tard il m'arracha la feuille des mains, se releva d'un bond et courut vers sa sœur.
— Regarde, Natacha ! Regarde ce qu'il a dessiné !
Elle se leva de la table, s'approcha de moi et se laissa aussi glisser sur le sol.
— Et Barbie, tu peux la dessiner ?
— Moi, je veux un Pokémon ! s'écria Slava. Dessine un Pokémon !
Je haussai les épaules.
— Je ne sais pas ce que c'est, un Pokémon.
— Dessine Barbie, redemanda Natacha.
Ensuite ils demandèrent la Reine des Neiges. Puis un hérisson. Puis Britney Spears et les tortues Ninja. Quand la feuille fut toute remplie, Slava courut dans la chambre de Marina. Lorsqu'il revint, il s'immobilisa un instant sur le pas de la porte, puis accourut vers moi, me tendit tout un paquet de feuilles et une vidéocassette, se dressa sur la pointe des pieds et dit dans un souffle :
— Je veux les Pokémon. Tous !
On a regardé le dessin animé, et je dessinais en même temps. Natacha et son frère n'arrêtaient pas de courir à la cuisine et d'en rapporter des chips, du Coca-Cola, des bonbons, du fromage. Deux heures plus tard, le sol était jonché de feuilles et de nourriture. Quand le dessin animé s'est terminé, j'ai dessiné ce qui me passait par la tête. Les enfants regardaient ce que je faisais et essayaient de deviner. Slava devinait presque toujours le premier.
— Un hippopotame ! criait-il, et Natacha, toute dépitée, soupirait. Une autruche ! Un œuf ! Un sous-marin !
Pour que Natacha ne soit pas trop vexée, je me suis mis à dessiner ce qu'aiment les filles.
— Ça, ça doit être un caniche. Et ça, un chat siamois. Et là, une institutrice, parce qu'elle a une règle à la main. Et elle, je crois que c'est une hôtesse de l'air. Mais celle-là, je ne sais pas qui c'est. Elle a un drôle de chapeau.
— C'est qui ? a demandé Slava, quand j'ai fini mon dessin. On donne notre langue au chat. Dis-le-nous, parce que, de toute façon, on trouvera pas.
— C'est une infirmière de salle d'opération. Elle s'appelle Anna Nicolaïevna.
— Qu'est-ce que c'est, une infirmière de salle d'opération ? a demandé Slava, mais, au même moment, on a entendu le bruit de la clé dans la serrure, et Marina est apparue sur le seuil.
Stupéfaite, elle a promené son regard sur la pièce jonchée de feuilles blanches et de restes de nourriture, sur nous, assis par terre et qui la regardions d'en bas, et après un silence elle a fini par dire :
— Mon déjeuner est fichu. Il y en a quand même un qui a fait ses devoirs ?
Andreï Guelassimov, La soif, p.66, coll. Babel

Et cela me fait rire, des Pokémon et des Barbie dans un texte russe, est-ce que le traducteur a exagéré ? D’un autre côté il y a bien Winnie l’Ourson[1] sur les cartables irakiens et je me souviens d’un reportage radiophonique, de tchétchènes qui vivaient dans un wagon désaffecté et regardaient «Santa Barbara » .
Pourquoi pas ?

C’est à ce moment-là que je me suis mise à pleurer. Bien sûr j’avais déjà beaucoup trop bu. Je vais au Café Beaubourg uniquement pour leurs cocktails. Avant je prenais un White Lady, verre triangulaire, liquide transparent comme de l’eau, légèrement visqueux contre les parois. Mais ils ont changé la formule, le liquide transparent s’est chargé de pulpe de citron, un jour j’ai renvoyé deux fois le verre en cuisine puis je l’ai bu, de guerre lasse. Depuis c’est devenu un Pink Lady et je bois des Singapore Sling, eux aussi à base de gin.

J’ai commandé mon plat habituel et deux Singapore Sling. Le serveur m'a regardée:
— Je vous les apporte ensemble?
— Comme vous voulez. De toute façon je les boirai l'un après l'autre, ai-je ajouté en riant.
Il m'a apporté un premier verre en me disant:
— Lorsque vous aurez besoin du deuxième, faites-moi signe.
"Besoin". J'ai savouré le mot. Effectivement, lorsque j'ai eu "besoin" du second verre, le serveur a été là immédiatement, alors qu'il faut souvent longtemps pour attirer leur attention.

La jalousie — un sale truc qu'on n'arrive pas à vaincre. Jamais. Et quels que soient les efforts que l'on fait. Il y a des gens solides qui peuvent surmonter tout ce que vous voulez: ennemis, amis, solitude. Mais la jalousie, c'est une autre histoire. A moins tout simplement de s'arracher le cœur de la poitrine. Parce que c'est là qu'elle vit. Sinon chacun de vos mouvements s'exercera contre vous-même. C'est comme si on se noyait dans un marais. Plus on cherche à se dégager et plus vite on s'enfonce dans le bourbier.
Ibid, p.80

Pensé à Journal de Travers, bien sûr, que j'aime de plus en plus. L'aimerais-je autant sans L'Inauguration de la salle des Vents? Sans doute pas. Jalousie dévorante, pathologique, inexplicable.
Je suis rentrée à pied, Beaubourg, les Halles, les jardins du Palais Royal, rue Danièle Casanova, passé devant Brentanos en travaux pour ne plus être Brentanos, je lis en marchant, il fait un peu froid, j'ai un peu froid, La Madeleine, j'essaie de voir l'heure sur les montres des clients aux terrasses des cafés.

C'est pourquoi on avait appris à faire le signe de croix. Au début, on n'y arrivait pas trop — la main était raide. Le front et le ventre, ça allait encore, parce qu'on savait exactement qu'il fallait toucher le front et le ventre, mais quand on arrivait aux épaules — laquelle en premier —, là, on avait un problème. On n'avait pas retenu tout de suite s'il fallait commencer par la gauche ou par la droite. Certains d'entre nous n'avaient même pas eu le temps de le retenir. On n'en était que plus attentif à la question des épaules. Allez donc savoir si tel camarade n'avait pas sauté sur une mine immédiatement après s'être trompé de côté en faisant son signe de croix.
Ibid, p.110

Un bon livre qui se lit en deux heures.

Notes

[1] voir au 5 octobre.

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