Quelques notes de Cerisy (en espérant ne pas être indiscrètes, sinon je mettrai ce billet hors ligne).

Jean Greisch écrit désormais des contes pour enfants de sept à soixante-dix-sept ans: «j'ai commencé l'école buissonnière une fois à la retraite», dit-il, ce qui évidemment enlève ou ajoute de la difficulté à cette activité.

Ce soir dans la bibliothèque, il nous donne quelques éléments pour éclairer sa démarche: «J'ai écrit des contes comme Schérérazade qui, dit Genette dans Figures III, raconte pour faire reculer la mort. Je n'en ai pas écrit mille mais dix-neuf, c'est un début».
Platon dans le Sophiste dit que pour commencer à penser il faut renoncer à raconter (phrase citée par Heidegger) : de mythos à logos. Mais si l'on y regarde de près, comme bien souvent les philosophes il n'a pas vraiment ni souvent respecté sa propre injonction (le mythe de la caverne, le mythe de Phèdre, etc).
Il s'agit, comme dit Ricœur, de raconter plus pour comprendre mieux.

Cette citation est reprise dans le conte dont nous entendu ensuite la lecture. Il y a toujours une ou deux citations cachées, intégrées invisiblement dans chaque conte. Ce soir dans Minerva la chouette sera cité entre autres Hegel: «gris sur gris», expression prise dans l'introduction à la philosophie du droit.