Inévitablement, la rumeur se répandit dans Parme assiégée que le commandant de l'armée pontificale, le jeune et charmant cardinal Ottaviano degli Ubaldini, tout aussi riche que que choyé par la fortune, avait en secret partie liée avec l'empereur. C'était un faux bruit dans la mesure où ce membre de la puissante famille toscane, qui devait jouer dans l'histoire florentine un rôle important, n'eut jamais partie liée avec personne. C'était pour lui une question de principe. Ce prêtre extrêmement doué, "aussi peu sacerdotal qu'on puisse l'être", avait été placé, à vingt-six ans, à la tête de l'évêché de Bologne et aussitôt fait cardinal-diacre par le pape Innocent IV.

Ernst Kantorowicz, L'Empereur Frédéric II, p.582 (Gallimard, 1987)