Ce livre apparaît à la fin de cette liste. Comme celle-ci n'était pas trop décalée par rapport à mes appréciations, j'ai décidé de tenter la lecture. (Apparemment il n'est pas encore traduit).

L'auteur a été "abandonné (planté?) au pied de l'autel" par sa fiancée. Comme les invités avaient déjà réservés, ils sont venus malgré tout et le frère de l'auteur a organisé à la place du mariage une fête de consolation. De fil en aiguille, les deux frères sont partis pour un tour du monde.
En réalité, le livre n'est pas un récit de voyage très précis. Il présente des vignettes. C'est aussi un livre d'introspection et de découvertes des autres (qui suis-je, qui est mon frère, que veux-je vraiment). C'est à la fois un livre attachant, tonique, qui n'offre pas cependant de grandes découvertes autre que celle de se rendre compte une fois de plus que nous connaissons déjà les lois de la sagesse. Le problème serait plutôt de les appliquer.
At the end of a lasagna dinner on our last night in Banos, Kurt asked Dean if he had any final words of wisdom.
"Do what's right", he answered without pause.
Pow. Simple. Sane. Stronger than a self-help book or a twelve-step program. Dean didn't bother to elaborate. He tore off a chunk of bread knowing there was no room for misinterpretation.
As we left Banos the next morning, Kurt unzipped his bag and grabbed a hotel towel. He stared at it, then threw it on the floor.
"Goddam Dean", he said. "I won't be able to lift anything from hotel again".

Franz Wisner, Honeymoon with my brother, vers la fin du chapitre 19


A la fin d'un dîner de lasagnes lors de notre dernière nuit à Banos, Kurt demanda à Dean s'il avait un ultime précepte de sagesse.
«Faites ce qui est juste» répondit-il sans marquer de temps de réflexion.
Pouh. Simple. Sage. Plus sûr qu'un livre de self-help ou un programme en douze étapes. Dean ne prit pas la peine de développer. Il rompit un morceau de pain, sachant qu'il n'y avait aucune confusion possible.
Alors que nous quittions Banos le matin suivant, Kurt ouvrit son sac et attrapa une serviette de toilette de l'hôtel. Il la fixa puis la jeta à terre.
«Maudit Dean, dit-il. Je ne vais plus arriver à emporter quoi que ce soit des hôtels».
Le voyage se termine en Afrique, le continent réputé pour être le plus dur aux voyageurs. L'auteur résume ses conclusions :
In fact, if you limited me to just one adjective to describe the world, I'd use poor.
[…] They'd [American children] recognized that poverty doesn't automatically equate unhappiness. Some of the biggest smiles we've seen have been in areas where people have the least.

Ibid, vers la fin du chapitre 25


En fait, si vous me demandiez de décrire le monde en un mot, je répondrais: pauvre.
[…] [Les enfants américains qui viendraient ici] apprendraient que pauvreté ne signifie pas automatiquement tristesse. Certains des plus larges sourires que nous avons vus venaient des endroits où les gens possèdaient le moins.
Enfin, je ne résiste pas au plaisir de transcrire cette conversation, qui me fait penser à H. refusant d'aller dans le Bronx ou aux gens nous disant de ne pas vadrouiller seuls à la Nouvelle Orléans.
In Kenya, we decided we needed a movie fix. Kurt opted for AH, while I went to Training Day, with a plan to meet in the lobby afterward. After Denzel's downfall, I finished my popcorn by the door and started to chat with a couple of Kenyans who'd seen the film. No way they'd go to the United States, they said. Too dangerous. Too many killings on the streets. Here we were in Nairobi, one of the most crime-ridden cities of the planet, and thes guys were petrified about Nebraska, Graceland, Highway 1, and the rest of America, thanks to Hollywood. I tried to explain it wasn't all that bad, but ended up confusing everyone. Including me.
"Sure, we have a lot of crime, but mostly it's centered in certain areas."
"Same as here."
"Here seems much more dangerous".
"How can it be? We have knives. You have expensive guns."

Ibid, vers la fin du chapitre 25


Au Kenya, nous avons décidé que nous avions besoin d'une dose de cinéma. Kurt choisit AH et moi Training day, avec l'intention de nous retrouver dans le hall après la séance. Après la chute de Denzel, je finis mon popcorn à la porte et commença à discuter avec un couple de Kenyans qui avaient vu le film. Rien au monde ne les ferait aller aux Etats-Unis, disaient-ils. Trop dangereux. Trop de meurtres dans les rues. Nous étions ici à Nairobi, l'une des villes de la planète la plus dévastée par le crime, et ces gens étaient terrorisés par le Nebraska, Graceland, la Highway 1 et le reste de l'Amérique grâce à Hollywood. Je tentai d'expliquer que ce n'était pas si terrible, mais finis par embrouiller tout le monde. Moi compris.
«Bien sûr, il y a beaucoup de crimes, mais en grande partie concentrés dans quelques quartiers.
— Pareil ici.
— Ici, ça paraît beaucoup plus dangereux.
— Difficile à croire. Nous avons des couteaux. Vous avez des armes à feu hors de prix.»