Un ami FB copie cette phrase du dernier livre de Zemmour : «La contractualisation du mariage de deux êtres égaux méconnaît la subtilité des rapports entre les hommes et les femmes. Le besoin des hommes de dominer — au moins formellement — pour se rassurer sexuellement. Le besoin des femmes d'admirer pour se donner sans honte.»

J'y retrouve le ton ordinaire aux manuels d'éducation des jeunes filles des années 50 et 60, que j'aime tant pour la subtilité de leurs nuances, justement.
Extrait de celui que j'ai sous la main (celui des années 30 est dans un carton et je ne l'ai pas retrouvé en cherchant rapidement):
La femme mariée

C'est dans la vie conjugale que commence la vraie existence de la femme, celle à laquelle sa jeunesse n'a fait que la préparer.

Les premiers temps du mariage sont généralement heureux, puisqu'ils sont éclairés par l'amour. L'entente physique suffira le plus souvent à effacer de petits dissentiments: «tout s'arrange sur l'oreiller», dit la sagesse populaire.

Cependant tout le sort du mariage dépend du rythme que lui imprimera la femme. C'est à elle qu'il appartien de déployer les trésors de patience et d'indulgence qui sont nécessaires pour conserver l'harmonie de la vie à deux. Si vous laissez les «scènes» s'installer à votre foyer, il y aura toujours des scènes: c'est la première qu'il faut éviter. Créez autour de vous une atmosphère de gaité et de confiance. L'homme est naturellement plus égoïste que la femme, ne vous en choquez pas et développez au contraire vos qualités de dévouement.

La coutume n'est pas en France de laisser au mari les tâches ménagères. Il paraît que chez quelques jeunes couples une collaboration tend à s'instaurer; cela ne paraît pas nécessaire.

Quelles que soient ses activités extérieures, la femme reste la maîtresse de maison. C'est dans sa vie domestique qu'elle donnera la pleine mesure d'elle-même; le foyer sera ce qu'elle le fera, doux au mari, accueillant aux amis. […]

[…]

Loin de nous la pensée de conseiller aux femmes d'être dépensières; pourtant certaines exigences féminines sont à la base des efforts et des ambitions de la plupart des hommes; en fait les hommes n'ont pas de grands besoins pour eux-mêmes. La vie moderne multiplie au contraire les besoins des femmes, en leur offrant à chaque instant quelque nouvelle tentation, les créateurs rivalisent d'efforts pour attirer leur clientèle […]

C'est dans l'aide qu'elle apportera à son mari que la femme pourra jouer le rôle le plus important. Il n'est pas une carrière masculine qui ne puisse être favorisée parl es efforts de l'épouse: toutes les femmes, d'une façon ou d'une autre, peuvent aider leur mari, depuis la femme de l'ouvrier qui prépare la gamelle quotidienne et assure à son mari fatigué le plus grand confort possible, jusqu'à celle du ministre qui préside aux réceptions officielles.

[…] La femme a sans doute moins d'équilibre que l'homme, moins d'objectivité, mais elle a inconstestablement plus d'intuition, plus de spontanéité et des réactions plus rapides, et ces tendances profondes de sa nature se retrouvent dans toutes ses actions.

Nouvelle Encyclopédie de la femme, p.287 à 289, Fernand Nathan
Ainsi se termine le chapitre sur la femme mariée.
Le format de cette encyclopédie est très grand, 30x40 environ. Je n'ai pas trouvé de date de publication, mais on y parle de Château en Suède de Françoise Sagan (1960).