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Un cadeau de Noël

Plieux, vendredi 16 janvier, neuf heures et demie du soir. Une dame qui se présente comme «une admiratrice anonyme» m'envoie, de Belgique, une boîte de chocolats. Je me dis que cette admiratrice ne m'a sans doute pas beaucoup lu, parce que je me souviens distinctement avoir supplié, dans ce journal même, qu'on ne m'envoie pas de chocolats — comme je ne leur résiste pas, rien que cette année j'ai bien dû prendre trois ou quatre kilos depuis le 15 décembre (on dira que je n'ai qu'à ne pas les manger; mais ce serait témoigner d'une bien chiche connaissance des passions humaines…). Qu'on m'offre n'importe quoi, écrivais-je à peu près: des livres, des disques, des châteaux en Écosse, des paires de chaussettes, mais pas de chocolats!

Furieux, mais surtout contre moi-même, j'ouvre donc la boîte de chocolats et y trouve… une paire de chaussettes — le comble est que j'ai été un peu déçu, sur le moment…

Renaud Camus, Kråkmo, p.42

Que voulez-vous à Noël?

«Voyons, que crois-tu que le Miroir du Riséd nous montre?»
Harry secoua la tête.
«Je vais t'expliquer. L'homme le plus heureux du monde pourrait utiliser le Miroir du Riséd comme un miroir normal, c'est-à-dire qu'il s'y verrait exactement comme il est. Est-ce que tu comprends?
Harry réfléchit. Puis il dit lentement: «Le miroir nous montre ce que nous désirons... quoi que ce soit que nous désirons...
— Oui et non, répondit Dumbledore doucement. Il ne nous montre rien d'autre que notre désir le plus profondément, le plus désespérément, enfoui en notre cœur. [...]

Harry se leva.
«— Monsieur... Professeur Dumbledore? Puis-je vous poser une question?
— Apparemment tu viens juste de le faire, sourit Dumbledore. Mais vas-y, tu peux en poser une autre.
— Que voyez-vous quand vous regardez dans le Miroir?
— Moi? Je me vois tenant une paire de grosses chaussettes de laine.
Harry le regarda avec des yeux ronds.
— Personne n'a jamais assez de chaussettes, expliqua Dumbledore. Encore un Noël qui vient de passer, et je n'ai reçu aucune chaussette. Les gens s'obstinent à m'offrir des livres.»

Ce n'est que de retour au lit qu'Harry s'avisa que le professeur Dumbledore n'avait peut-être pas été complètement sincère. Mais après tout, pensa-t-il en chassant Scabbers de son oreiller, il avait posé une question plutôt indiscrète.

J.K. Rowling, Harry Potter à l'école des sorciers




ajout le 25 juin 2009
Finalement je suis assez fière de mon intuition. Dès la première lecture ce passage m'avait paru important; le septième tome m'a donné raison.

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