Les artistes vieillissants
Par VS, mercredi 30 mars 2011 à 09:15 :: Marcheschi, Jean-Paul
Jean-Paul Marcheschi, Camille morte, p.48
Par VS, mercredi 30 mars 2011 à 09:15 :: Marcheschi, Jean-Paul
Par VS, vendredi 6 août 2010 à 17:42 :: Citations RC
Ecrire, c'est nécessairement écrire contre. Plus une société est consensuelle, plus le style est solitaire. Son domaine, c'est le reste du sens — ce que la vérité écrase de vérité, ce que la vertu ne peut pas digérer de vertu, ce qui dans la raison résiste à la raison.
Ils veulent des stylistes, mais qui pensent comme eux, sans s'aviser que le style, c'est toujours un écart de langage.
Il y a des stylistes géniaux, il y a des stylistes imbéciles, il y a des stylistes abjects, mais il n'y a pas de stylistes conformes.
Renaud Camus, K.310, p.132
Par VS, jeudi 22 juillet 2010 à 22:54 :: Citations RC
J'ai sous le nez ses spectaculaires épaules en trois temps — six temps, sans compter la nuque : bing, bing, bing, schlorpp, bing, bing, bing.
Renaud Camus, Hommage au Carré, p.462
Par VS, samedi 28 février 2004 à 16:18 :: Houppermans, Sjef
C'est partout cette absence au monde, ce regard venant de loin et se dirigeant ailleurs, qui scellent l'écriture camusienne. Là où Robbe-Grillet lance ses fantasmes dans le réel et projette une écriture fantastique à l'assaut de la platitude du monde, Renaud traverse bruits et fureur en quête de silence. L'un est un auteur au fond baroque, l'autre serait un classique contemporain; le projet de Camus est moderniste, Robbe-Grillet a évolué vers le postmoderne. La portée autobiographique de leurs œuvres respectives témoigne de cette divergence : dans Les Romanesques (et dans certaines pages de La Reprise) la vie de l'auteur se façonne rétrospectivement selon les lignes de la création artistique: Alain est un prédestiné; dans le Journal (et dans maintes autres pages) la vie de Renaud Camus paraît se jouer au fil de la plume : l'écrivain est un ange perdu à la recherche de la lumière. C'est aussi pourquoi les textes de Camus, s'ils sont souvent moins achevés, toujours dans un état provisoire, connaissent tout au long de mornes plaines mélancoliques des échappées sublimes vers les hauteurs. J'en prends comme exemple dans le Journal de 1997, Derniers jours, le compte-rendu lyrique des manifestations artistiques de l'été à Plieux et à Lectoure. […] «Celan et Boltanski, sous l'instance de Jérémie, peuvent parfaitement être rapprochés —par dessus beaucoup de campagne et de nuit, tout de même— parce qu'on ne fait alors que rapprocher deux silences, deux refus d'expression, deux défaillances de la parole» (p.273). L'envol de la prose de Renaud Camus dans les pages qui relatent cette expérience (qui constituent indubitablement le sommet de ce volume du journal) marquent assez qu'il appartient à cette même famille d'artistes.
Sjef Houppermans, Renaud Camus érographe, p.121