Véhesse

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Billets qui ont 'Europe' comme lieu.

mardi 23 novembre 2010

La Horde d'or

En 1227, alors que Frédéric II se livrait aux préparatifs de la croisade, le grand khan était enterré à Karakorum. De son vivant, ce dernier avait partagé l'empire entre ses quatre fils. L'Occident échut à Batu Khan. Sa capitale était Saraï sur la Volga et lui-même était le fondateur de la "Horde d'or". La force de choc de Gengis Khan se retrouvait intacte en son fils. Les principautés russes avaient succombé à ses assauts vers 1240 et, début 1241, il approchait de la Hongrie. Un autre détachement de l'armée de Batu Khan avait conquis la Pologne et marchait contre la Silésie. La menace semblait terrible. Pour la première fois l'Asie toute entière était en effet unifiée alors que l'Europe, soumise à de fortes tensions, était désunie, émiettée, décomposée en des milliers de forces antagonistes. L'Occident commença cependant de s'armer. En Germanie surtout on hâta les préparatifs, car les essaims des Mongols avaient déjà dépassé la Hongrie. Une armée mise sur pied par le roi de Bohême arriva trop tard. Le 10 avril, le roi de Bohême était à Liegnitz, mais le 9 avril, trente mille hommes à ce qu'on prétend, sous les ordres du duc Henri de Liegnitz, avaient été massacrés presque jusqu'au dernier par les Mongols. Avec des nobles germains, polonais, slaves, le duc, fils de Sainte Hedwige, s'était lancé au-devant des Tartares. Son armée fut vaincue et lui-même fut tué. Mais son sacrifice ne fut pas inutile. Ebranlé malgré sa victoire, le Mongol évita d'abord de rencontrer les armées du roi de Bohême et infléchit sa route vers le sud, dévastant la plus grande partie de la Moravie. Il alla jusqu'à Vienne mais se retira vers la Hongrie. Ce peuple conquérant n'avait poussé que très peu de temps au-delà des régions dont le paysage et les conditions de vie ressemblaient à celles de son pays d'origine. La mort du grand khan Ogotaï dans la lointaine Asie mit alors fin à tout danger.

Ernst Kantorowicz, L'Empereur Frédéric II, p.498-499 ( gallimard 1987)

samedi 20 novembre 2010

L'Europe au XIIIe siècle

La Germanie, bouillante et animée de la furie des armes […], la France, nourrice et mère des chevaleries […], l'Espagne, guerrière et intrépide, la fertile Angleterre, riche en hommes et en navires, l'Alémanie, remplie de guerriers fougueux, la Dacie, forte sur mer, l'Italie indomptée, la Bourgogne, étrangère à la paix, l'Apulie remuante, avec l'Adriatique et les îles amies de la navigation et invaincues de la mer Tyrrhénienne comme de la mer grecque: la Crète, Chypre, la Sicile […], la sanglante Hibernie avec les pays et les îles qui avoisinent l'Océan […], avec l'active nation des Gallois, l'Ecosse marécageuse, la Norvège glacée et toute nation noble et glorieuse sous le ciel de l'Hespérie.»

Ernst Kantorowicz, L'Empereur Frédéric II, p.500

dimanche 29 novembre 2009

Naples

— Naples, lui disais-je, est la ville la plus mystérieuse d'Europe, la seule ville du monde antique qui n'ait pas péri comme Ilion, comme Ninive, comme Babylone. C'est la seule ville au monde qui n'a pas sombré dans l'immense naufrage de la civilisation antique. Naples est un Pompéi qui n'a jamais enseveli. Ce n'est pas une ville: c'est un monde. Le monde antique, préchrétien, demeuré intacte à la surface du monde moderne. Vous ne pouviez pas choisir, pour débarquer en Europe, d'endroits plus dangereux que Naples. Vos chars courent le risque de s'enliser dans la vase noire de l'antiquité, comme dans des sables mouvants.

Curzio Malaparte, La Peau, p.53 (2008)

vendredi 20 novembre 2009

L'Europe

— Ce n'était pas un animal, luis disais-je, c'était une feuille, une feuille d'arbre.

Et je lui citais le passage de cette lettre, où Mme de Sévigné souhaitait qu'il y eût dans son parc des Rochers une feuille parlante.

— Mais cela est absurde, disait Jack, une feuille qui parle! Un animal, ça se comprend, mais une feuille!
— Pour comprendre l'Europe, lui disais-je, la raison cartésienne ne sert de rien. L'Europe est un pays mystérieux, plein de secrets inviolables.
— Ah! L'Europe! Quel extraordinaire pays! s'écriait Jack, j'ai besoin de l'Europe pour me sentir Américain.

Curzio Malaparte, La Peau, p.31, (Denoël, 2008)

La banlieue de Paris

Jack connaissait parfaitement non seulement Paris, mais ce qu'il appelait la banlieue de Paris, c'est-à-dire l'Europe.

Curzio Malaparte, La Peau, p.29, (Denoël 2008)

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