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anthologie du poil' comme
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Par VS,
mardi 16 mai 2017 à 18:14 :: Alcée de Messénie
Dans cette anthologie réunie par Méléagre (puisque couronne signifie anthologie), quelques vers chantent l'amour des jeunes garçons, avant que le poil ne leur pousse au menton — ou ailleurs. Le poil est le signe d'une jeunesse (nous dirions enfance) enfuie.
Soulignons la traduction de Dominique Buisset, alerte et gaie.
Ta jambe, Nicandre, se couvre de poils
prends garde qu'à ton insu
la même chose n'arrive à ton cul !
Tu verras quelle disette
d'amoureux ! mets-toi bien à temps dans la tête
que la jeunesse s'en va quand on la rappelle.
Alcée de Messénie
in la Couronne de Méléagre - Anthologie grecque I, traduction Dominique Buisset, Orphée la Différence 1990, p.21
Ne pas confondre avec Alcée de Mytilène, prévient le texte.
Par VS,
jeudi 14 février 2013 à 08:46 :: Arnold, Matthew
Passant au "Tumulte des mots"
1 en décembre, j'ai acheté Matthew Arnold dans la collection Orphée
ressuscitée.
La préface de Pascal Aquien est intitulée "La note éternelle de la mélancolie" et commence par une citation de Taine:
Matthew Arnold, critique et poète, fils du célèbre
docteur; inspecteur des écoles primaires à mille
livres sterling par an; grand ami et admirateur de
Sainte-Beuve; grand, poils noirs plantés très bas,
figure tourmentée et grimaçante, mais très courtoise
et aimable.
Préface de Pascal Aquien à Éternels Étrangers en ce monde de Matthew Arnold, édition bilingue Orphée (La Différence 2012)
Note
1: remarque le 3 avril 2016: librairie désormais disparue.
Par VS,
mercredi 28 décembre 2011 à 07:15 :: Tabucchi, Antonio
C'est curieux, dit l'homme, il a une moustache de barbier alors qu'il est cafetier, c'est une moustache incongrue. Pourquoi, dit la fille, il y a des moustaches spéciales? Il sirota sa bière, bien sûr qu'il y en a, dit-il, essaie d'observer la physionomie des gens, c'est une leçon d'anthropologie, j'ai dessiné dans mon carnet les moustaches des diverses catégories, dans ce pays les moustaches sont un univers, regarde par exemple la Guardia civil, elle porte ce genre de moustache. Il fit une rapide esquisse sur la nappe. Les avocats, au contraire, la portent ainsi. Il fit une autre esquisse. Les juges ainsi, presque comme les avocats, mais différente. Les professeurs universitaires la portent comme ça quand ils sont favorables au régime et comme ça quand ils sont contre. Les propriétaires terriens en ont une comme ça, et là c'est la moustache du grand propriétaire terrien espagnol qui soutient le Généralissime. Lequel l'a en revanche comme celle-ci, qui est en fait semblable aux autres, mais elle appartient au seul Généralissime et se reconnaît tout de suite… à bien y réfléchir, l'histoire de notre siècle est une histoire de moustaches, la moustache manchote de l'Allemand, la grosse moustache paysanne du Russe… le duce, lui, était glabre, en tout, comme les Italiens, nous sommes poilus dans l'âme, comme moi, mais toi tu ne le sais pas, ma petite Guagliona, tu crois être plus poilue que moi, et tu es une colline sans le moindre brin d'herbe. J'aimerais que tu te laisses toi aussi pousser la moustache, dit la fille, ça t'irait bien à ton âge. L'homme sourit. Comme ça je ne ressemblerais plus à Clark Gable, dit-il, mais désolé, je ne suis pas un acteur américain, je ne suis plus le camarade partisan et ne m'appelle plus Clark, compris?
Antonio Tabucchi, Tristano meurt, pp.99-100 (Folio)
Par VS,
samedi 20 février 2010 à 16:05 :: Chatwin, Bruce
Dans la salle à manger de ma grand-mère il y avait un petit meuble vitré et derrière la vitre un fragment de peau. Ce dernier n'était pas bien grand, mais d'un cuir épais et couvert de touffes de poils roux. Une punaise rouillée le fixait à une carte postale. Sur cette carte figuraient aussi quelques lignes d'une encre décolorée, mais j'étais alors trop jeune pour lire.
«Qu'est-ce que c'est, maman?
— Un morceau de brontosaure.»
Bruce Chatwin, En Patagonie, incipit
Par VS,
lundi 22 juin 2009 à 23:45 :: Au fil de(me)s jours
On se fait des cheveux quand on est à poil. C'est la barbe! alors on rase les murs. On fronce les sourcils, et si l'on n'a pas un poil dans la main, sans se poiler, on mesure! On mesure le temps qui passe et ne repasse jamais (dommage pour nos chemises). On le mesure au petit poil, le poil étant l'unité de mesure universelle, né dans la soupe primitive trois milliard six cent millions d'années avant Jarry. Ne dit-on pas qu'il s'en est fallu d'un poil de mouche, d'un cheveu, pour que la vie n'apparaisse pas sur la Terre qui n'est qu'une planète poilue.
On a réglé cette affaire au quart de poil. Si cela n'avait pas eu lieu, on l'aurait raté à un poil près. Ratée, dit le rat poilu; loupée, répond le loup à poil.
Pour l'instrument de mesure on a le choix, le temps d'un battement de cil.
[...]
extrait de Viridis Candela n°27, p.52 Carnets trimestriels du Collège de Pataphysique, 21 pédale 134 Ep, vulg. 15 mars 2007
Par VS,
samedi 10 janvier 2009 à 23:53 :: Au fil de(me)s jours

Jim Londos & Herbert Hoover par Miguel Covarrubias (grâce à Gunther).
(Je me souviens de discussion à l'hôtel du Bastard, Didier et Denis faisant l'anthologie des tableaux du XVIIe et XVIIIe siècle comportant des poils masculins... Nous en étions à l'armagnac (région oblige) et c'était très amusant.)
Par VS,
vendredi 24 octobre 2008 à 10:21 :: Au fil de(me)s jours
Le mouvement, né en Australie il y a cinq ans et qui a essaimé dans plusieurs pays anglo-saxons et en Espagne, semble relever de la plaisanterie. Il s'appelle Movember. M comme Men et comme Move, bouger, agir ; et la suite comme dans November, car c'est en novembre que cela se passe.
Au début du mois prochain, donc, les participants vont se raser de près puis, jour après jour, se laisser pousser la moustache la plus voyante possible. Une revendication de leur action, bien sérieuse, qui consiste à recueillir des fonds en faveur de la santé masculine, et plus particulièrement de la lutte contre le cancer de la prostate et la dépression.
Les hommes, selon les promoteurs de Movember, n'ont pas conscience des problèmes de santé qui les menacent ; le vrai mâle est considéré comme un dur, qui ne va pas voir le médecin pour de petits bobos ni ne se soumet à des examens réguliers. C'est cette image que les 200 000 « Mo Bros » veulent changer. Et, à ce jour, ils ont recueilli 30 millions de dollars, qui vont à des recherches et à des programmes de prévention.
extrait de l'éditorial de Renée Carton dans Le Quotidien du médecin du 20 octobre 2008
Par VS,
mardi 29 juillet 2008 à 01:28 :: Au fil de(me)s jours
J'avais repéré
ici (via
Planes) l'existence de Carnets trimestriels du Collège de Pataphysique consacrés au poil (l'autre collection, à côté de celle de virgules), sans réussir à
trouver d'adresse pour se les procurer.
Grâce à Elisabeth, c'est chose faite:
Collège de pataphysique
51A, rue du Volga
75020 Paris
Par VS,
samedi 31 mars 2007 à 07:37 :: Au fil de(me)s jours
Le Palais de Tokyo accueille ce week end «les états généraux du poil»[1], sur une proposition du Collège de pataphysique. Ce Collège créé en 1948 prône la philosophie du Dr Faustroll, un personnage imaginé par Alfred Jarry (1873-1907). La pataphysique donne des solutions imaginaires à des problèmes qui ne se posent pas. Parmi les divers intervenants scientifiques, Catherine Vidal, directrice de recherche à l'Institut Pasteur, dissertera sur «la modification des cellules cérébrales quand le poil pousse dans la main». Claude Gudin, biologiste du végétal[2], nous apprendra tout sur «la pilosité des femmes jalouses» et Pascal Picq (Collège de France) nous éclairera sur «Bosse-de-Nage et la mutation PCR». Bosse-de-Nage était le souffre douleur simiesque du Dr Faustroll à qui ce dernier avait greffé la peau des fesses sur le visage. Le cinéaste Fernando Arrabal et le compositeur Bernard Lubat interpréteront pour la première fois en public un air composé pour l'occasion : «le chant du cheveu», en hommage à la cantatrice chauve d'Eugène Ionesco. Ce concert sera précédé par «Poils bretons», interprété par le duo celtique composé de Yann Fanch Kemener et d'Aldo Ripoche. Tandis que Jean-Christophe Averty, grand innovateur du petit écran présentera une série de chansons «le poil et les poilus» et que bien d'autres artistes célébreront le poil dans toutes ses dimensions.
Isabelle Brisson, in Le Figaro du 30 mars 2007
PS: pour se procurer le numéro de la revue, écrire ici.
Par VS,
samedi 16 avril 2005 à 18:05 :: Shakespeare, William
Je collectionne les nez, les poils, la bêtise.
Les poils sont de loin le plus difficile à trouver:
Now Jove in his next commodity of hair send thee a beard.
William Shakespeare, ''La Nuit des rois'', acte III, scène 1
traduit dans l'édition bilingue de la collection Bouquins par Victor Bourgy: «Que Jupiter t'accorde une barbe, à sa prochaine allocation de poils!»