— Récemment, lors d'un symposium consacré à la défense de la langue française, j'ai fait valoir au ministre de la Francophonie, l'importance du graffiti qui interpelle tout un chacun et que tout le monde lit obligatoirement. Je prétends qu'il est plus fâcheux de lire une faute d'orthographe ou de français écrite au goudron sur un mur qu'à l'encre d'imprimerie sur une page du Monde. Le graffiti oblitère l'esprit et ses éventuelles scories s'y fixent comme la mousse sur une souche. Les corriger est à mon avis une mesure d'urgence. Le ministre en est convenu et m'a donné carte blanche pour tenter d'enrayer le fléau, ce à quoi je m'applique à longueur de journée.
Pour l'heure, je me charge de Paris et de sa périphérie, mais je crée des sections en province. Lyon, Grenoble, Bordeaux, Toulouse, Angers et Bourges, villes sensibles à la culture, me suivent déjà dans cette croisade. Par contre Marseille ne m'a pas répondu; il est vrai que là-bas soixante pour cent des inscriptions murales sont rédigées en arabe!

San-Antonio, Foiridon à Morbac City, 1993