Véhesse

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Billets qui ont 'de Gier' comme personnage.

lundi 14 janvier 2013

Pourquoi devenir policier

Cependant je continue dans le futile. Quand les contraintes sont fortes, lire léger est reposant.

Le voyage à Amsterdam m'a donné envie de relire van de Wetering: trois policiers dans la ville (en l'occurrence, ce roman se passe à New York, mais bon). C'est un roman sur le désir, le besoin, de justice de la part de certains criminels.

En Hollande, il existe (ou existait, le livre date de 1996) des policiers de réserve, qui paraissent être des policiers bénévoles formés par la police. Voici la procédure de sélection:
Lors d'une sélection pour la réserve de la police, on vous offre un café, une cigarette, une parole de bienvenue. Les candidats entrent un par un. La baderne-en-chef demande pourquoi le volontaire a le sentiment qu'il doit «servir et protéger» sur son propre temps, sans être payé?
Aucun penchant fasciste?
Le goût du pouvoir? Un besoin d'arrêter des prostituées pour les peloter dans le panier à salades?
Non?
Bon, alors c'est parfait.
— Chers membres de ce comité - en ma qualité de président, je suggère que ce charmant garçon soit autorisé à suivre l'enseignement de l'École de police, exclusivement le soir, puisqu'il a un travail à effectuer pendant la journée.
Qu'il apprenne à manier une arme de poing. Qu'il endosse l'uniforme. Qu'il soit reçu à tous les examens requis.
Il pourra porter l'insigne de police agrafé à la poitrine, s'il franchit tous les obstacles. Il aidera à maintenir l'ordre lors des Coupes du monde de Football, il empêchera les racistes d'envoyer des bananes sur les joueurs adverses non blancs, les néo-nazis de produire des sifflements imitant les robinets de gaz quand des joueurs juifs marquent un but.

Janwillem van de Wetering, L'ange au regard vide, p.15 (Rivages, 1996)
Plus loin sont exposées deux raisons possibles de devenir policiers (de Gier et Grijpstra sont deux des trois personnages principaux).
— Pourquoi, demanda de Gier, t'es-tu toi-même engagé dans la police?
Grijpstra cita la bêtise, l'ignorance des choix, le désir servile de se dévouer à la classe dominante, un penchant sadique. L'uniforme, l'insigne, le droit au port d'armes sont des façons de satisfaire un désir de pouvoir.
Il plongea son regard dans les yeux de de Gier.
— Et toi, mon cher?
De Gier expliqua qu'il désirait servir la reine et que l'on pouvait considérer la reine, ou ce qui la symbolisait, la couronne, comme une sorte d'ouverture, un tunnel par lequel le disciple averti et zélé peut approcher la divinité, même ici sur la Terre.
— Charmant, dit Grijpstra.

Ibid, p.37

samedi 13 janvier 2007

Hide & Seek, de Ian Rankin

J'ai mis ce livre dans ma liste des livres à lire absolument en 2007 car il s'agit d'un remords. A une époque (entre 1990 et 2000, à peu près), j'ai lu tous les romans de quelques auteurs de romans policiers: Reginald Hill, Maj Sjowall et Per Wahlöö, Manuel Vázquez Montalbán et Janwillem Van De Wettering. Leur point commun est sans doute d'être autre chose que des romans policiers. Ah, n'oublions pas Dan Kavanagh.
* Reginald Hill : anglais. La série des Daziel and Pascoe. Chaque roman est organisé autour d'un thème, parfois un peu moralisateur (farouchement anti-Thatcher), drôle, grinçant, parfois déjanté. Je continue à lire les nouveaux livres de la série au fur à mesure de leur parution.
* Maj Sjowall et Per Wahlöö : la Suède des années 70. Atmosphère assez glauque, à vous dégoûter du socialisme. Des enquêtes systématiques, sans mystère. On imagine bien que le vrai travail de policier doit ressembler à cela.
* Manuel Vázquez Montalbán : espagnol. Sans doute le plus connu de ma liste, célèbre pour ses recettes de cuisine. J'ai été marquée par le fait que le héros brûle systématiquement les livres de sa bibliothèque pour se chauffer. J'aime que les enquêtes n'en soient pas toujours et qu'une ou deux fois la solution ne soit pas donnée.
* Janwillem Van De Wettering: à Amsterdam. Mes héros (policiers) préférés, sans doute : Grijpstra le divorcé bedonnant énervé, De Gier le beau célibataire au chat névrosé et le commissaire et sa tortue. Des romans policiers zen, comme dit l'une des quatrièmes de couverture.
* Dan Kavanagh : la rumeur veut que ce soit le pseudonyme de Julian Barnes. Son héros, Duffy, est un détective privé mêlé à des affaires de plus en plus délétères, dont on ne sait même pas parfois s'il s'agit d'affaires.

J'ai fait découvrir Reginald Hill à O. Depuis, il s'intéresse de plus près au rayon policier de [WH Smith|http://www.whsmith.fr/] alors qu'il est plutôt un lecteur de science-fiction (et d'essais, mais simplifions). Il a voulu me prêter Ian Rankin. Je n'ai pas osé lui dire que je ne lisais plus de policiers, tout au plus je relis du bout des yeux ceux que j'ai déjà lus. Désormais cela me tombe des mains, il est trop tard, je suis passée à autre chose.

Mais bon. Ce livre attendait depuis un an, il faut que je le rende, je l'ai lu.

Evidemment, on ne raconte pas un roman policier. L'inspecteur Rebus travaille à Edimbourg, l'atmosphère est glauque et la fin destinée à bien nous convaincre que le monde est méchant et injuste.
Il s'agit d'une histoire d'overdose, de prostitution homosexuelle de junkies, de chantage, de paris clandestins, de combats de chiens et pire.
Ian Rankin utilise beaucoup de clichés et c'est un peu lourd. C'est le deuxième livre de la série, il n'est décidément pas "mon genre". Mais je sais que je suis difficile. Ce sont de bons livres, honnêtes, qui font oublier le monde. Que demander de plus à un livre policier?

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