Samedi m'attendaient dans ma boîte aux lettres deux plaquettes de poésie de Marie Borel (voir vers le milieu du billet).

Commençons par le plus petit (la photo est presque à taille réelle).


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Les textes sont courts, une grande importance est accordée aux prénoms, nombreux. Il n'y a pas de numéro de page, on se perd, on recommence, on ne sait plus si on a déjà lu telle page, on se perd, on recommence.
Je me méfie désormais de mon goût des mots qui sonnent, des paradoxes. Je me méfie de mon goût du sens. Il y en a, qui affleure, et puis il n'y en a pas, ou plutôt, il n'y a du sens que localement. Pour le reste, il y a des canards, des prénoms qui ont l'allure de noms de chevaux de course, quelques hommes, beaucoup d'animaux et souvent l'envie de rire, sans que l'on sache bien pourquoi.
[…] Il est vrai qu'à la question vitale pourquoi tu n'as pas fait peintre pas de réponse. Et réciproque ta Jérusalem absente. Contre ton absence l'art lui-même n'est pas de taille à n'exiger rien. Je mange un artichaut à trois heures du matin avec un garçon qui comprend vite.
Peut-on apprendre la marche arrière aux escargots afin de renforcer leurs capacités évolutives.

Marie Borel, Priorité aux canards, fin d'une page vers le milieu du livre